Bolivie
16 novembre 2019 10:49; Act: 16.11.2019 11:23 Print
Cinq paysans pro-Morales tués par la police
Les affrontements continuent dans tout le pays alors que la présidente par intérim a menacé Morales de poursuites.
Cinq paysans favorables au président déchu Evo Morales ont été tués vendredi lors d'affrontements avec la police et l'armée en Bolivie, dont la nouvelle dirigeante Jeanine Añez a haussé le ton contre son prédécesseur en exil au Mexique, le menaçant de poursuites s'il revenait dans son pays.
Cinq cultivateurs de coca ont été tués vendredi dans la banlieue de Cochabamba (centre), fief politique de l'ancien président, où des affrontements ont opposé toute la journée durant des milliers de manifestants aux forces de l'ordre qui les empêchaient de se rendre dans le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP qui a vu les corps dans un hôpital.
#Bolivia ??: several #Morales supporters suffered gun shot wounds from the police during clashes outside of #Cochabambapic.twitter.com/XDLi5U4tHg– Thomas van Linge (@ThomasVLinge) November 15, 2019
La Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) a confirmé les cinq décès ainsi qu'un nombre indéterminé de blessés. Elle a dénoncé dans un communiqué «l'usage disproportionné de la force policière et militaire», notamment des armes à feu pour réprimer des manifestations. «C'est un vrai massacre, c'est un génocide, je déplore toutes ces morts», a réagi Evo Morales, interrogé au Mexique par CNN.
Morales dice que si la Asamblea no la acepta, su país tendría dos presidentes, uno resultado del golpe de Estado y otro constitucional que no ejerce. https://t.co/OnnbjNFffd– CNN en Español (@CNNEE) November 16, 2019
Les protestataires «portaient des armes, des fusils, des cocktails molotov, des bazookas artisanaux et des engins explosifs», s'est défendu le commandant de la police de Cochabamba, le colonel Jaime Zurita, qui a annoncé une centaine d'arrestations mais n'a pas confirmé les décès.
El uso indiscriminado de gas lacrimógeno por las fuerzas policiales y militares en #Bolívia atentan gravemente a los estándares jurídicos internacionales. El Estado tiene el deber de respetar el derecho humano a la protesta pacífica. (4/6) pic.twitter.com/bZ7URAKJ4w– CIDH - Comisión Interamericana de Derechos Humanos (@CIDH) November 16, 2019
Les pro-Morales maintenaient également la pression à La Paz, la capitale administrative, où de nouvelles échauffourées ont éclaté. La police et l'armée ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène, ont constaté des journalistes de l'AFP. Auparavant, plusieurs milliers de personnes scandant notamment «Evo, reviens!» et agitant des Wiphalas, le drapeau andin indigène multicolore, étaient descendues de la ville voisine d'El Alto pour manifester leur colère dans les rues de La Paz.
(L'essentiel/afp)