Crise à Hong Kong
23 août 2019 13:57; Act: 23.08.2019 14:28 Print
L'hôtesse virée après un post sur Facebook
La compagnie hongkongaise est accusée depuis la mi-août de céder à la pression politique chinoise après le renvoi de plusieurs employés.

L'hôtesse de l'air Rebecca Sy a été licenciée sans préavis. La direction lui a reproché ses publications sur Facebook. (photo: AFP/Anthony Wallace)
Une hôtesse de l'air de Cathay Pacific a accusé vendredi la compagnie aérienne hongkongaise de l'avoir licenciée sans préavis pour une discussion sur Facebook relative à la crise politique à Hong Kong, accentuant les craintes d'une chasse aux sympathisants du mouvement pro-démocratie au sein des grandes entreprises.
Rebecca Sy, qui travaille pour la filiale à bas prix Cathay Dragon et est également déléguée syndicale, a dit avoir été retirée de ses vols vers la Chine puis renvoyée sans préavis le 21 août.
Elle a expliqué que la direction de l'entreprise lui avait montré ses publications sur Facebook dans lesquelles la situation politique de Hong Kong était discutée, mais qu'aucun motif n'avait été donné pour son licenciement.
«La réponse que j'ai obtenue a été : je ne peux pas vous dire pourquoi . Et c'est ce que je ne peux pas accepter», a déclaré à la presse Mme Sy, en larmes. Elle n'a pas donné les détails de la conversation tenue sur son compte Facebook.
«Nous représentons une compagnie aérienne internationale de premier plan (...), par conséquent, nous sommes tenus de nous conformer à toutes les lois et réglementations applicables dans les juridictions où nous opérons», a-t-il affirmé.
La compagnie aérienne hongkongaise a été accusée mi-août de céder à la pression politique et commerciale chinoise après le renvoi de plusieurs employés pour avoir manifesté leur sympathie au mouvement pro-démocratie.
La direction générale de l'aviation civile chinoise avait exigé plus tôt en août de Cathay les noms des personnels à bord de ses vols à destination de la Chine, ou qui traversent l'espace aérien chinois.
Cathay avait fait savoir qu'elle se plierait à ces nouvelles règles.
La compagnie hongkongaise a provoqué l'ire des nationalistes chinois suite à la participation ou au soutien exprimé par certains de ses 27 000 employés aux manifestations pro-démocratie qui secouent Hong Kong depuis plus deux mois.
Après un rappel à l'ordre de Pékin, le directeur général de la compagnie, Rupert Hogg, et son directeur de la clientèle et des affaires commerciales, Paul Loo, ont brusquement démissionné le 16 août.
(L'essentiel/afp)