Syrie – La banlieue de Damas en état de siège

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SyrieLa banlieue de Damas en état de siège

Postes de contrôle tous les 300 mètres, murs de sacs de sables, tirs, déploiement de blindés: les villes de Harasta, Douma et Saqba, à moins de 15 km au nord-est de la capitale syrienne, sont en état de siège.

Cette capture d'écran réalisée sur une video diffusée sur YouTube montre des combattants qui se réclament de la FSA (Free Syrian Army) dans les rues de Homs.

Cette capture d'écran réalisée sur une video diffusée sur YouTube montre des combattants qui se réclament de la FSA (Free Syrian Army) dans les rues de Homs.

AFP

«Nous nous excusons, cette route ainsi que toutes les voies menant à Douma sont bloquées pour le moment et jusqu'à nouvel ordre», affirme un militaire de l'armée syrienne, à l'entrée de la ville de Harasta, près de Douma, sans fournir d'explication.

Le 21 janvier, des dissidents avaient brièvement pris le contrôle de Douma, une ville de 100 000 habitants, après de violents combats avec les forces de sécurité, avant de s'en retirer. Depuis jeudi, l'armée régulière mène une offensive contre Douma et les localités voisines, théâtres d'affrontements avec des soldats déserteurs.

«La semaine dernière, j'ai été surpris par un barrage tenu par l'Armée syrienne libre (ASL), qui contrôlait le trafic routier dans la bourgade de Ain Terma», près de Douma, affirme Rami, un architecte damascène. Selon lui, «cette région échappe partiellement à l'autorité du gouvernement».

L'ASL est la force d'opposition armée fondée par un colonel déserteur réfugié en Turquie. Elle revendique 40 000 membres.

«Ils attaquent la nuit»

Partout, des soldats renforcent leurs positions et se retranchent derrière d'innombrables sacs de sables. D'autres, déployés à l'entrée des localités voisines, contrôlent les voitures et vérifient l'identité des passagers, à la recherche d'éléments armés ou recherchés par les autorités.

Plus loin, des impacts de tirs de mitrailleuses et des trous d'obus sont visibles sur la façade d'un bâtiment public d'une dizaine d'étages dominant la grande autoroute qui longe les localités assiégées. Ils témoignent de l'intensité des combats qui ont récemment opposé l'armée aux déserteurs.

Un panneau publicitaire proclame: «Je suis en faveur de la loi». Un autre assure: «Le peuple syrien est un peuple uni. Que Dieu le protège».

De part et d'autre de l'autoroute, le tissus urbain laisse souvent place à des champs et des vergers qui facilitent l'infiltration et l'évasion des déserteurs. Ils «se cachent le jour et attaquent la nuit», affirme un habitant de Harasta.

Électricité coupée

Mais des centaines de soldats lourdement armés sont désormais positionnés pour parer à toute offensive de l'ASL. Par le nord, par l'est ou par le sud, la zone est encerclée et le dispositif serré, limitant fortement les déplacements.

Au sud, dans la banlieue animée de Jaramana et de Mleha, les artères menant vers le nord et les zones assiégées de Saqba, Kfar Batna et Hammourieh sont soumis à des contrôles d'identité très stricts.

Les ruelles sinueuses et étroites, où les pluies incessantes de ces derniers jours ont laissé de grosses flaques d'eau, donnent aux lieux un air mélancolique, accentué dans la pénombre de la nuit quand l'électricité est coupée. C'est alors que des tirs retentissent au loin, marquant le début d'un nouveau round de combats.

«Groupes terroristes pilotés de l'étranger»

Depuis le début, en mars 2011, de la contestation contre le président syrien Bachar el-Assad, la répression a fait des milliers de morts selon l'ONU. Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées, selon l'opposition.

Les autorités, qui ne reconnaissent pas l'ampleur du mouvement, assurent que les troubles sont dus à des groupes terroristes pilotés de l'étranger, et qu'ils ont déjà coûté la vie à plus de 2 000 membres des forces de l'ordre.

L'essentiel Online /

(ats/afp)

Gazoduc attaqué près de Homs

Un gazoduc a été saboté lundi par un «groupe terroriste» dans la province syrienne de Homs (centre), près de la frontière libanaise, a annoncé l'agence officielle Sana.

«Un groupe terroriste armé a visé dans une opération de sabotage un gazoduc entre Homs et Banias, près de la ville de Tal Kalakh», a rapporté Sana, sans plus de précision.

Juppé veut convaincre l'ONU

Le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé se rend mardi à New York pour «convaincre le Conseil de sécurité (de l'ONU) de prendre toutes ses responsabilités face à l'aggravation des crimes contre l'humanité commis par le régime syrien», a annoncé lundi le Quai d'Orsay.

M. Juppé y participera à une réunion ministérielle, souhaitée par la Ligue arabe, en présence de ministres arabes et de ministre de pays membres du Conseil de sécurité, a indiqué Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, précisant que la réunion doit «contribuer» à l'adoption d'un projet de résolution sur la Syrie.

Six agents de sécurité et quatre civils tués dans le sud

Six agents de sécurité et quatre civils ont été tués lundi dans des affrontements à Hirak, dans la province de Deraa, berceau de la contestation contre le régime du président Bachar el-Assad, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Des soldats dissidents ont attaqué lundi un minibus transportant six agents de sécurité en route pour procéder à des arrestations à Hirak, tuant tous les passagers. Deux chars sont ensuite entrés dans la ville et ont ouvert le feu, tuant trois civils», a précisé cette organisation basée au Royaume-Uni. À Saïda, un civil a été tué par des tirs aveugles, dans la même région, selon la même source.

Des affrontements violents entre l'armée et des soldats dissidents se déroulaient lundi matin, à Hirak, ainsi que plus au sud, à Kharbet Ghazalé et Saïda ainsi qu'à Nassib, un village frontalier de la Jordanie, a ajouté l'OSDH.

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