Attaque de Strasbourg10% des fichés S vivraient autour de Strasbourg
Sur les 25 000 individus fichés S suivis en France, environ 2 500 vivraient dans l'agglomération strasbourgeoise, selon des chiffres de 2017.

French soldiers stand guard at the Christmas market in front of the Cathedral, on December 12, 2018, as policemen conduct a search in order to find the gunman who opened fire near a Christmas market the night before, in Strasbourg, eastern France. - Hundreds of security forces were deployed in the hunt for a lone gunman who killed at least two people and wounded a dozen others at the famed Christmas market in Strasbourg, with the French government raising the security alert level and reinforcing border controls. (Photo by Patrick HERTZOG / AFP)
Deux jours après la tragédie qui a endeuillé la capitale alsacienne, la polémique enfle autour des fichés S (NDLR: «S» pour «Sûreté de l'État»), ces individus qui «font l'objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l'État, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard».
Depuis l'attaque de mardi soir, plusieurs voix s'élèvent en France pour demander un durcissement de la loi concernant les fichés S. Christian Estrosi, maire LR de Nice, a ainsi annoncé qu'il allait demander à l'État de lui fournir, en application d'une circulaire du ministère de l'Intérieur du 13 novembre, la liste des fichés S de sa commune.
«Un nid de personnes radicalisées»
Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, s'était interrogé dès mardi: «Combien d'attentats commis par des fichés S» la France devait «encore subir» avant d'adapter son «droit à la lutte contre le terrorisme».
Le maire de Strasbourg lui-même s'inquiétait en mai dans Le Figaro de la situation concernant l'Eurométropole, le nom de l'agglomération strasbourgeoise. Roland Ries disait souhaiter «être davantage informé des foyers de radicalisation», soulignant que «10% des fichés S vivraient dans l'Eurométropole». Cela représenterait quelque 2 500 individus sur les 25 000 individus suivis en France (dont 9 700 pour radicalisation), selon des chiffres communiqués en 2017 par le ministère de l'Intérieur.
Ces chiffres n'ont pour l'instant pas été confirmés par les autorités françaises, mais un avocat au barreau de Strasbourg, spécialiste du terrorisme, a néanmoins indiqué à franceinfo: «Il y a à Strasbourg et dans le Bas-Rhin un nid de personnes radicalisées qui n'existe pas forcément ailleurs».
(pp/L'essentiel)
Un large panel de criminels potentiels
Etre fiché S n'est pas forcément synonyme de poursuite judiciaire. Quelqu'un peut être fiché sans avoir commis de délits. Cette base de données - européenne depuis les accords de Schengen - recense un large panel de criminels potentiels, depuis les combattants revenus de Syrie jusqu'aux militants altermondialistes.