Sur les rails en France90 millions d'euros pour affronter l'hiver
La SNCF, échaudée par un hiver 2010 calamiteux marqué par la mésaventure du Strasbourg/Port Bou, a présenté mardi un plan neige pour lequel elle a investi 90 millions d'euros.

La compagnie nationale a décidé de réduire la vitesse des trains selon l'enneigement: jusqu'à 160 km/h pour les TGV (au lieu de 320). (AFP)
«Nous avons tiré les enseignements du Strasbourg/Port Bou», s'est félicité Alain Bullot, directeur du matériel, lors de la présentation mardi du plan hiver dans les ateliers du Technicentre Est Européen à Pantin (Seine-Saint-Denis). Le 26 décembre 2010 un train, à bord duquel voyageaient 600 passagers, a mis 26 heures pour rallier Strasbourg à Port Bou (Espagne), avec 15 heures de retard.
Dans un rapport remis au gouvernement, la SNCF a recensé un enchaînement exceptionnel et rarissime de cinq incidents, dont un défaut de relève du conducteur à Belfort et une grève localisée. Pour éviter que des voyageurs se retrouvent coincés pendant des heures à bord d'un train en raison des intempéries, la SNCF a décidé de ne plus faire partir un train dont elle ne pourrait garantir l'intégralité du parcours. En cas d'alerte météo, «si le train n'est pas parti, nous pourrons décider de le garder en gare», a expliqué Jacques Damas, directeur délégué à la sécurité. «Si le train est déjà parti, la règle sera désormais de s'arrêter dans une gare afin que les voyageurs puissent prendre une collation en étant au chaud», a-t-il ajouté.
Vitesse réduite
Devant les TGV alignés en maintenance, Alain Bullot a énuméré les mesures destinées à rendre le matériel plus robuste en conditions hivernales, à commencer par des modifications apportées sur les locomotives et la pause de protections sur les organes sensibles (antennes, radars, ventilateurs). «L'une des principales causes d'immobilisation des trains sont les vitres brisées à la suite de projections de blocs de glace», explique-t-on à la SNCF.
Un phénomène qui concerne tous les trains mais surtout la grande vitesse: «au croisement de deux TGV, la vitesse d'impact d'un bloc de glace qui se détache est de 640 km/h», assure M. Bullot. La compagnie nationale a donc décidé de réduire la vitesse des trains selon l'enneigement: jusqu'à 160 km/h pour les TGV (au lieu de 320) et jusqu'à 120 km/h pour le Corail et les TER (au lieu de 160 voire 200). L'accent a également été mis sur les infrastructures, caténaires et aiguillages, avec la pause de réchauffeurs permettant de lutter contre le givre.
(L'essentiel Online/AFP)