LectureÀ 40 ans, Astrapi amuse toujours les enfants
Astrapi a 40 ans cette année. Toutes les deux semaines, le magazine qui a grandi avec ses quadragénaires, est vendu à 70 000 exemplaires.

Directeur artistique d'Astrapi Stephane Mattern, travaille sur la prochaine maquette du magazine.
Un peu moins connu que ses grands frères Okapi ou Phosphore, Astrapi, magazine du groupe Bayard fête ses 40 ans cette année. Il s'est fait une place dans la presse jeunesse en mêlant actualités, gags, BD et bricolages. Le magazine propose une série d'événements pour son année anniversaire : numéro surprise, animations au festival pour enfants du Grand-Bornand fin août, et un «live magazine» à Paris et Bruxelles, où l'équipe raconte sur scène les coulisses de sa fabrication.
En 1978, le tout premier numéro offrait à ses lecteurs un château-fort à découper. Quarante ans plus tard, ils peuvent jouer avec «une télécommande à parents» ou monter un babyfoot en carton. «La première génération de lecteurs d'Astrapi, aujourd'hui parents, est restée très attachée au magazine et le fait découvrir à ses enfants», explique Gwénaelle Boulet, la rédactrice en chef. «À l'époque, le magazine s'est démarqué en utilisant l'humour notamment le dessin d'humour. Le ton était très particulier», assure-t-elle.
Vendu à 70 000 exemplaires tous les 15 jours, Astrapi est distribué à 90% par abonnement. En 2016, l'équipe a lancé une nouvelle formule pour relancer les abonnements, en perte de vitesse. À l'heure des réseaux sociaux, le magazine quadragénaire donne aussi davantage de place à la photo. Résultat : la diffusion a progressé de 17%. «On fait très attention à la mixité dans les illustrations car notre lectorat est 50% féminin, 50% masculin. Pas seulement pour la parité mais aussi pour éviter les clichés : les filles ne sont pas uniquement représentées avec une jupe et des cheveux longs», poursuit la rédactrice en chef.
Apprendre en s'amusant
Destiné aux 7-11 ans, Astrapi a été lancé par Bayard Presse pour séduire les enfants trop âgés pour son magazine Pomme d'Api et pas assez pour Okapi, et leur permettre «d'apprendre en s'amusant». «Les blagues permettent une première entrée dans le monde de la lecture», estime la rédactrice en chef. Mais qu'on ne s'y trompe pas, malgré la simplicité des textes, «l'écriture pour enfants est très exigeante», souligne la journaliste. Les membres de la rédaction passent un ou deux jours par an en immersion dans une école, une observation muette pour «voir ce que les enfants comprennent et ce qui les intéresse, car on est obligé de se mettre tout le temps à niveau», précise-t-elle.
Chez Astrapi, «il y a des journalistes avec carte de presse, qui recoupent les informations comme tous les journalistes, mais on doit aussi se poser la question de la réception des informations par des enfants, les informer sans être une source d'angoisse inutile», développe-t-elle. Et il n'y a pas de sujet tabou : le magazine a notamment traité les attentats de Paris ou la crise des migrants, avec des suppléments réalisés avec l'aide de psychologues.
Outre les seize permanents du magazine, une centaine d'illustrateurs collaborent à Astrapi chaque année, sous la houlette du directeur artistique Stéphane Mattern. «Le magazine a toujours été un découvreur de talents, à chaque numéro, on s'efforce de prendre un ou deux nouveaux illustrateurs qui n'a jamais travaillé avec nous», explique-t-il.
(L'essentiel/afp)