Double nationalité«À cheval entre les deux pays et j'aime ça»
ARLON/LUXEMBOURG - Trois Arlonais, récemment devenus luxembourgeois, vont bientôt créer une association de «néo-Luxembourgeois». L’un d’eux nous parle de son attachement au Grand-Duché.

Philippe Greisch, 62 ans, est ancien député provincial à la Culture pour la province de Luxembourg. Il a obtenu sa nationalité luxembourgeoise en 2011.
L'essentiel Online: Avec deux autres personnes vous allez créer, d'ici cet été, une «association des néo-Luxembourgeois originaires de la province de Luxembourg», pourquoi?
Philippe Greisch: Nous sommes une petite communauté de néo-Luxembourgeois installée à Arlon et avec cette association nous espérons organiser des conférences, des séminaires, des excursions ou encore des fêtes. On compte inviter des interlocuteurs luxembourgeois. On pourrait aussi faire des réunions d’information sur la loi de 2008 (voir encadré). Pour l'instant nous sommes une demi-douzaine. C’est une manière de se rassembler, de partager un patrimoine commun.
Habiter en Belgique et avoir la nationalité luxembourgeoise, vous ne trouvez pas ça bizarre?
J'ai pensé à acquérir un bien au Luxembourg mais déménager ne me tente pas trop. À mon âge (62 ans), ça ne vaut plus le coup. De toute façon, j'ai toujours trouvé qu’il y avait un côté artificiel dans les frontières. Moi, par exemple, j’habite à un 1 km de la frontière. Je suis à cheval entre les deux pays et je l'ai toujours été. J'aime ça. J'ai la double nationalité. Mais quand j'ai fait ma demande j'avais un mandat (NDLR: ancien député provincial à la Culture), je me suis d'abord renseigné avant de sauter le pas. Je voulais voir si ça n'entrait pas en porte-à-faux avec ma fonction.
En parlant de vous, pourquoi avoir demandé la nationalité luxembourgeoise?
Pour des raisons affectives. À la maison, ma mère et mon père parlaient luxembourgeois. Mon arrière arrière grand-père était Luxembourgeois. J’ai baigné dans cette langue et dans cette culture. Je suis né à Luxembourg-Ville et je parle luxembourgeois. De plus, l'histoire déchirée du Grand-Duché m’intéresse énormément. Cette association aura également pour but de la faire connaître.
Les démarches n’ont pas été trop difficiles?
Non pas du tout! J’ai fait ma demande début 2011 et en 6 mois tout était fini. Les démarches et la prise d’informations ont été assez faciles.
Quand vous évoquez le Grand-Duché vous êtes très joyeux...
Oui, j'aime beaucoup le pays. Je me répète, mais j'ai baigné dans sa culture et son histoire. J'aime beaucoup le vélo et l'année dernière j'ai fait un périple de 3 000 km dont 2 000 km au Luxembourg. Les pistes cyclables y sont magnifiques. J'aime aussi beaucoup le côté pro-européen du pays.
Propos recueillis par Fatima Rougi
(L'essentiel Online)
Les néo-Luxembourgeois
Entre le 1er janvier et octobre 2011, 136 personnes avec des ancêtres luxembourgeois ont obtenu la nationalité luxembourgeoise sur 2 500 demandes déposées. Sur les 136 recouvrements obtenus, 72 concernaient des Belges.
Cette procédure a été mise en place en 2008. Elle stipule qu'il suffit d'avoir un aïeul luxembourgeois (au 1er janvier 1900) pour pouvoir prétendre à la nationalité. On l'appelle communément le «recouvrement 1900».