Emeutes au Capitole – «Abattez-le avec son propre pistolet!»

Publié

Émeutes au Capitole«Abattez-le avec son propre pistolet!»

Inspecteur à la brigade des stupéfiants, Michael Fanone s’est rué au Capitole pour prêter main-forte à ses collègues lors de l’intrusion. Il a cru y laisser sa vie.

Alors que Washington se barricade, à quelques jours de la cérémonie d’investiture du président élu, Joe Biden, le traumatisme des émeutes du 6 janvier est encore bien présent dans les têtes des policiers intervenus ce jour-là. L’officier Michael Fanone, qui a bien cru perdre la vie au Capitole, a livré un témoignage glaçant à CNN. Inspecteur à la brigade des stupéfiants, l’Américain a quitté son bureau et s’est précipité sur les lieux de la manifestation, avec son binôme, dès qu’il a appris que la situation avait dégénéré.

Fanone, qui a coutume de dire qu’il préférerait qu’on lui tire dessus plutôt que de se retrouver au beau milieu d’une foule qu’il ne peut pas contrôler, a vécu son pire cauchemar. Tasé plusieurs fois dans la nuque, le policier s’est retrouvé au sol, impuissant face à des émeutiers en train de le détrousser. Son «mode survie» s’est activé au moment où il s’est rendu compte que des manifestants tentaient de lui prendre son arme. «Abattez-le avec son propre pistolet!» a crié l’un d’entre eux.

«Merci, mais allez vous faire foutre d’être là»

Dans un premier temps, Michael Fanone a songé à ouvrir le feu, mais il n’avait pas assez de munitions et craignait d’être à nouveau pris pour cible - voire tué - par les assaillants. «Donc, l’autre option à laquelle j’ai pensé a été d’essayer de faire appel à l’humanité de quelqu’un. Je me souviens juste d’avoir crié que j’avais des enfants. Et ça a semblé fonctionner», témoigne l’officier. Un groupe de manifestants a alors formé un cercle autour de lui en attendant l’arrivée de renforts. Une initiative qui lui a probablement sauvé la vie. «Merci, mais allez vous faire foutre d’être là», a lancé le policier aux émeutiers.

Michael Fanone explique que certains émeutiers portaient des armes, qui leur appartenaient ou qu’ils avaient volées aux forces de l’ordre. «Nous nous faisions "sprayer" avec des produits chimiques irritants. Ils avaient des tuyaux et différents objets métalliques, des bâtons. Ils nous frappaient avec», se souvient l’officier, encore secoué par ce qu’il a vécu. «C’était le nombre d’émeutiers. La force qui en émanait. Il était difficile d’offrir une quelconque résistance en n’étant qu’une trentaine de gars face à 15 000», conclut-il.

(L'essentiel/joc)

Ton opinion