Polémique à HayangeAccusé de vote truqué, le maire porte plainte
HAYANGE - L'ex-première adjointe du maire de la commune mosellane a été démise de ses fonctions après un vote. Selon elle, les résultats ont été falsifiés. Le maire l'accuse de diffamation.

Marie Da Silva, devenue première adjointe avec la victoire de Fabien Engelmann en mars, s'était vu retirer ses délégations lors d'un conseil municipal houleux, le 3 septembre.
Le maire FN de Hayange, Fabien Engelmann, a affirmé jeudi avoir déposé plainte pour diffamation contre son ex-première adjointe et deux de ses adjoints, qui l'accusent d'avoir falsifié les résultats du scrutin qui visait à retirer à la première ses délégations au conseil municipal. «Nous avons déposé plainte contre eux pour diffamation, puisque ces trois individus affirment dans la presse que le vote a été truqué lors du dernier conseil municipal, alors même que des salariés municipaux étaient présents lors du dépouillement», a expliqué M. Engelmann. Le parquet de Thionville, auprès duquel le maire frontiste dit avoir déposé plainte, s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire.
Marie Da Silva, numéro 2 sur la liste Front national lors des municipales à Hayange, devenue première adjointe avec la victoire de Fabien Engelmann en mars, s'était vu retirer ses délégations lors d'un conseil municipal houleux, le 3 septembre. La décision avait été approuvée par un vote à bulletins secrets: 21 voix contre elle, 1 voix pour et 1 vote blanc. Or, deux adjoints au maire frontiste, Emmanuelle Springmann (festivités) et Patrice Hainy (sports et associations), ont depuis publiquement affirmé avoir voté en faveur de Mme Da Silva et donc mis en cause la sincérité des résultats du scrutin.
Les polémiques se multiplient autour de Fabien Engelman
«Si M. Hainy a estimé qu'il y avait une faute, pourquoi n'a-t-il pas pris la parole tout de suite? Au bout d'un moment, il faut arrêter de jouer, on est là pour faire de la politique», a réagi M. Engelmann. Il a dit «s'interroger pour savoir ce qu'on va faire» avec ces deux élus de la majorité. Pour justifier la mise à l'écart de Mme Da Silva de l'exécutif municipal, le maire avait invoqué une «incompatibilité de raisonnement». Cette dernière avait alors répliqué en affirmant avoir illégalement financé la campagne de l'élu et avait saisi la Commission nationale des comptes de campagne, dont l'instruction est en cours.
Pour l'instant toujours soutenu par les instances nationales du FN, M. Engelmann, conseiller politique au dialogue social de Marine Le Pen, doit toutefois faire face à une multiplication de polémiques, souvent lancées par son propre camp. Son adjoint au sport a notamment affirmé que le maire avait refusé de prêter une salle municipale pour un cours de danse orientale, assuré par l'épouse de M. Hainy, au motif que l'activité serait «incompatible avec le Front national». Alors que son adjointe aux festivités l'accuse de vouloir séparer les chalands «maghrébins des français» sur le marché, Fabien Engelmann a reconnu vouloir transférer «les marchands tirés au sort», afin de revenir «au bon vieux marché de Hayange».
Par ailleurs, alors qu'un boucher halal de la ville s'est étonné d'avoir reçu une injonction de fermer son commerce le dimanche, le maire a reproché à la boutique d'être ouverte «tout la journée du dimanche», sous-entendant y compris illégalement l'après-midi, ce que récuse fermement le commerçant. L'annonce de la création d'une «Fête du cochon», dont la première édition doit avoir lieu dimanche, nourrit également nombre de critiques chez les opposants à M. Engelmann, qui y voient une manifestation islamophobe.
(L'essentiel/AFP)