En FranceLes parents d’une ado qui s’est suicidée attaquent TikTok
Harcelée sur le réseau social, Marie (15 ans) a mis fin à ses jours en 2021. Ses proches mettent en cause l’algorithme qui a proposé à l’adolescente des vidéos, dont une montrant comment faire des nœuds.

Selon l’avocate des parents de Marie, «les plateformes, les réseaux sociaux jouent un rôle face à un adolescent qui est déjà en extrême fragilité psychologique du fait du harcèlement qu’il subit».
Selon les informations de Franceinfo, les parents d’une adolescente qui s’est suicidée en septembre 2021, à Cassis, dans le département des Bouches-du-Rhône, viennent de «porter plainte contre le réseau social TikTok», pour «provocation au suicide», «non-assistance à personne en péril» et «propagande ou publicité des moyens de se donner la mort».
Le 16 septembre 2021, Marie (15 ans) avait été retrouvée sans vie par ses parents, pendue dans sa chambre. Elle utilisait souvent TikTok. «Quelques semaines avant de mettre fin à ses jours», relance franceinfo, elle a publié «une vidéo pour évoquer son mal-être, son ras-le-bol d’être harcelée pour son poids».
Le quotidien marseillais «La Provence» ajoute que la famille de Marie pointe du doigt «la responsabilité de l’algorithme du réseau social», qui a ensuite «fait en sorte que l’adolescente voie arriver sur son compte d’autres vidéos sur le même thème».
«Ces vidéos ne pouvaient que la conduire à être encore plus mal»
Selon Franceinfo, il est «incontestable que Marie était mal, qu’elle l’a exprimé très expressément» et que ces vidéos ne pouvaient que la «conduire à être encore plus mal». «TikTok a évidemment sa part de responsabilité dans le passage à l’acte», déclare l’avocate de la famille. «Les plateformes, les réseaux sociaux, jouent un rôle face à un adolescent qui est déjà en extrême fragilité psychologique du fait du harcèlement qu’il subit».
Les parents de Marie expliquent donc son mal-être par le harcèlement subi dans son établissement scolaire et sur les réseaux sociaux. Ses camarades ont même créé un groupe sur Snapchat, «où ils s’échangeaient des photos d’elle, la comparant à un cochon».
Aujourd’hui, ses proches considèrent qu’il y a eu, de la part de TikTok, non-assistance à personne en danger, car elle y exprimait ses pensées suicidaires. «Les algorithmes l’ont entretenue dans cette ambiance morbide, avec des vidéos sur «Comment se suicider», «Comment faire des nœuds», précise Stéphanie, la maman, dans «La Provence». «C’est un peu comme si toutes ces vidéos l’avaient aidée à partir».
«Cela mérite une analyse approfondie»
Enfin, le Parquet de Toulon (Var) précise que la plainte des parents de Marie contre TikTok «mérite une analyse approfondie». De son côté, le réseau social chinois a annoncé, début août, modifier son fonctionnement pour permettre aux utilisateurs de désactiver l’affichage automatique des contenus déterminé par algorithme, une fonctionnalité souvent jugée addictive ou intrusive.