Afrique du Sud: le parti de l'apartheid se reforme
Trois ans après sa dissolution, le parti au pouvoir pendant le régime raciste de l'apartheid a annoncé lundi sa reformation en vue des élections générales prévues l'année prochaine.

L'ancien parti de l'apartheid, rebaptisé le "Nouveau parti national" se veut "un parti moderne et ouvert loin de la politique basée sur les races". (afp)
Le mouvement Afrikaner pourrait être comparé au phoenix: il ne meurt jamais vraiment et renaît de ses cendres. Une renaissance qui s'agrémente toutefois cette fois-ci d'un léger lifting. Ainsi, le Nouveau parti national (NNP), héritier du parti national (NP), se veut aujourd'hui "un parti moderne et ouvert loin de la politique basée sur les races", a souligné Jean Duval-Uys, le porte-parole du parti.
Ce dernier, officiellement relancé le 23 novembre, sera dirigé par un collectif afin d'éviter d'être étiqueté noir ou blanc. Il envisage également d'avoir quatre dirigeants de différentes couleurs. La décision de dissoudre le NNP, qui avait une base électorale traditionnellement blanche et de langue afrikaans, avait été prise par sa direction au lendemain de résultats catastrophiques aux élections générales de 2004.
Prise de contact avec les anciens membres
Elles avaient été remportées par le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), avec près de 70% des voix. Le NNP avait obtenu 1,65% des voix, un déclin historique continu après ses 6,8% en 1999, et 20% au premier scrutin démocratique de 1994. Depuis la fin de l'apartheid, l'ANC écrase largement les autres partis politiques et beaucoup de membres du NPP, en particulier son président, Marthinus van Schalkwyk, avaient rejoint le parti au pouvoir.
"Nous essayons de retrouver un équilibre en ayant une réelle opposition à l'ANC", a fait valoir Jean Duval-Uys. Le NPP a repris contact avec d'anciens membres et militants du Parti national, symbole de la domination blanche sous l'apartheid, et notamment Le dernier président de ce régime Frederik W. de Klerk. Ce dernier ne voit pas d'inconvénient au retour de ce parti mais ne souhaite pas y prendre part, selon M. Duval.
Le NPP s'est déjà inscrit auprès de la commission électorale pour participer aux élections générales prévues au second trimestre 2009, où il présentera 175 candidats.
Jmh/lessentiel.lu avec AFP