Nations unies – Ahmadinejad accuse l'Occident d'intimidation

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Nations uniesAhmadinejad accuse l'Occident d'intimidation

Le deuxième jour de l'Assemblée générale de l'ONU a été dominé par la Syrie, le Mali et la crise nucléaire iranienne. Le président iranien s'est abstenu de créer le scandale tout en dénonçant l'Occident d'«intimidation».

Dans son discours de 33 minutes, M. Ahmadinejad a accusé l'Occident et Israël de vouloir «intimider» son pays.

Dans son discours de 33 minutes, M. Ahmadinejad a accusé l'Occident et Israël de vouloir «intimider» son pays.

AFP

Dans son discours de 33 minutes, M. Ahmadinejad a accusé l'Occident et Israël de vouloir «intimider» son pays, sous le coup de sanctions et de menaces de frappes préventives pour son programme nucléaire contesté. Mais il s'est abstenu de lancer ses diatribes habituelles, consacrant l'essentiel de son discours à des considérations philosophiques et religieuses. «Il ne fait aucun doute que le monde a besoin d'un nouvel ordre et d'un nouveau mode de pensée», a-t-il affirmé, en dénonçant le matérialisme et l'absence de valeurs morales dans le monde actuel

Les années précédentes, il avait notamment nié la Shoah et relayé des théories du complot sur les attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, déclenchant le départ de la salle de diplomates américains et occidentaux. Mercredi, il a toutefois réclamé la création d'une «commission d'enquête indépendante» pour établir la «vérité» sur les attentats du 11 septembre.

Boycotté par les États-Unis

Mais cette fois-ci, il a sinon surtout prédit avec lyrisme l'arrivée imminente d'un «Sauveur suprême», l'iman Mahdi, qui tel un «printemps» spirituel, assurera à l'humanité un «avenir éternellement radieux». Le Mahdi, parfois appelé «imam caché», est une figure centrale du chiisme iranien.

Les États-Unis avaient décidé de boycotter son discours, tout comme Israël et le Canada. Le président américain Barack Obama avait affirmé mardi devant l'Assemblée que les États-Unis feraient «ce qu'ils doivent faire» pour empêcher l'Iran d'obtenir la bombe atomique.

L'Iran est capable de «neutraliser» tous les efforts déployés pour saboter ses installations nucléaires, a encore assuré plus tard devant la presse M. Ahmadinejad. «Nous sommes prêts au dialogue (avec les États-Unis) et à résoudre les problèmes. Nous n'avons jamais eu de problèmes avec le peuple des États-Unis», a-t-il aussi déclaré.

Morsi critique Israël

Aux cris de «Ahmadinejad, non, non, non» plusieurs milliers de personnes ont par ailleurs manifesté sans incident à proximité du siège de l'ONU, au moment où le président iranien prenait la parole.

C'est finalement le nouveau président égyptien Mohamed Morsi qui a critiqué mercredi Israël à mots couverts. Il a dénoncé «des politiques irresponsables ou des menaces arbitraires» et la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Les Palestiniens doivent pouvoir «goûter aux fruits de la liberté et de la dignité», comme les pays du Printemps arabe, a-t-il affirmé, très applaudi pour cette première apparition à l'Assemblée.

Prudence sur le Mali

Lors d'une réunion consacrée à la crise sahélienne, le premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a répété que Bamako souhaitait le feu vert de l'ONU pour le déploiement de troupes ouest-africaines qui l'aiderait à reconquérir le nord de son pays. Cette région est depuis six mois sous la coupe de groupes extrémistes armés.

Cette demande pressante a été relayée par plusieurs responsables africains, et par la France qui a d'importants intérêts au Sahel. «La France demande au plus vite une nouvelle convocation du Conseil de sécurité de l'ONU» pour examiner la demande malienne, a déclaré le président français François Hollande, qui souhaite que les forces soient définies «dans les prochaines semaines».

Mais d'autres responsables sont restés prudents. «Toute solution militaire (..) devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires», a notamment averti le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Syrie: force de maintien de la paix?

Sur la Syrie, ce sont des ministres des pays membres de la Ligue arabe qui étaient réunis, au lendemain d'un appel du Qatar, devant l'Assemblée générale, à une intervention militaire panarabe en Syrie pour «faire cesser le bain de sang».

Selon le président tunisien Moncef Marzouki, la Tunisie est favorable à une «force arabe de maintien de la paix» en Syrie. «Une opération de maintien de la paix par des pays arabes, oui, c'est envisageable», a-t-il déclaré. Il a cependant privilégié la «solution pacifique».

(L'essentiel Online/ATS)

Des milliers de manifestants à New York

Aux cris de «Ahmadinejad, non, non, non» plusieurs milliers de personnes ont manifesté sans incident mercredi à New York, au moment où le président iranien prenait la parole devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Beaucoup de manifestants, réunis à proximité du siège de l'ONU, ont également célébré à cette occasion l'annonce de la radiation imminente des Moudjahidine du peuple (OMPI) de la liste des organisations terroristes, par la secrétaire d’État Hillary Clinton.

«Le criminel Ahmadinejad ne représente pas le peuple d'Iran. Nous n'avons qu'un message pour les Nations unies, ce régime impitoyable doit être expulsé des Nations unies, et le siège de l'Iran transféré à la résistance iranienne», a déclaré une intervenante, Zahra Amanpour, devant des partisans de Maryam Radjavi, la présidente-élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont les Moudjahidine du peuple sont la principale composante.

«Nous sommes là pour dire au monde que tout ce qu'il (Ahmadinejad) dira aujourd'hui à l'ONU n'est que mensonges», explique aussi dans la foule Sarah Jarbandi, une Iranienne de 23 ans, en appelant à son départ. Bryan, un Américain, qui refuse de donner son nom, est là simplement «pour soutenir le peuple iranien».

Certains des manifestants portent des panneaux appelant au «changement de régime en Iran». D'autres dénoncent en Mahmoud Ahmadinejad «le partenaire silencieux d'Al-Qaïda», d'autres encore affirment «que l'ONU n'est pas l'endroit pour les criminels». Beaucoup arborent la photo de Maryam Radjavi, et celle du président du CNRI Massoud Radjavi.

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