De maréchal à président? – Al-Sissi candidat à la présidence de l’Egypte

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De maréchal à président?Al-Sissi candidat à la présidence de l’Égypte

Le nouvel homme fort d’Égypte a annoncé mercredi soir qu'il était candidat à la présidentielle, prévue au printemps, et a promis de «débarrasser l’Égypte du terrorisme».

Cette déclaration était attendue depuis des semaines en Égypte, où il bénéficie d'une immense popularité.

Cette déclaration était attendue depuis des semaines en Égypte, où il bénéficie d'une immense popularité.

AFP

De loin la personnalité la plus populaire du pays, M. Sissi, architecte de l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi en juillet, est donné favori du scrutin présidentiel dans le plus peuplé des pays arabes. Nommé sous Mohamed Morsi à la Défense, M. Sissi était jusqu'à mercredi soir chef de l'armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre des autorités intérimaires. Pour être éligible, il devait quitter ces fonctions.

«Je me tiens devant vous aujourd'hui pour la dernière fois dans un uniforme militaire, après avoir décidé de quitter mes fonctions de ministre et de chef de l'armée», a déclaré Abdel Fattah al-Sissi. «En toute humilité, je me présente à la présidentielle de l’Égypte», a-t-il poursuivi, disant se «conformer à l'appel du peuple» et se présentant comme «un soldat au service de la nation et des masses» égyptiennes. Il a en outre promis de «continuer à combattre tous les jours pour une Égypte débarrassée du terrorisme».

Redresser l'économie

«Les questions économiques, sociales, politiques et de sécurité en Égypte (...) ont atteint un niveau qui doit être combattu avec courage», a-t-il dit, évoquant notamment «les millions de jeunes chômeurs». L'économie du pays, déserté par les touristes depuis la révolte de 2011 qui renversa Hosni Moubarak, est en pleine crise et l'année de présidence Morsi a achevé de ruiner une économie exsangue, lui attirant les foudres de larges parties de la population, alors que son parti, bras politique des Frères musulmans, avait remporté haut la main tous les scrutins organisés après la chute de Moubarak.

Depuis la destitution de M. Morsi, seul chef d’État jamais élu démocratiquement en Égypte, les nouvelles autorités affirment mener une «guerre contre le terrorisme», soldats et policiers réprimant durement les partisans de M. Morsi dans une implacable campagne qui a fait, selon Amnesty International, au moins 1 400 morts. En outre, sa confrérie des Frères musulmans a été déclarée "terroriste" et des milliers de ses membres et la quasi-totalité de ses dirigeants sont désormais poursuivis dans une pléthore de procès. M. Sissi a toutefois tenu à préciser lors de son allocution retransmise à la télévision que «tous les Égyptiens qui n'ont pas été condamnés par la loi (...) seront des partenaires actifs à l'avenir».

(L'essentiel/AFP)

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