Economie en Grèce – Alexis Tsipras fait voter des mesures sociales

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Économie en GrèceAlexis Tsipras fait voter des mesures sociales

Le Premier ministre grec a annoncé mardi le vote de mesures sociales dès vendredi, date-butoir donnée par l'Eurogroupe à Athènes pour demander une extension de son programme d'aide.

«Nous ne cèderons pas un pouce de nos promesses au peuple», a déclaré Alexis Tsipras.

«Nous ne cèderons pas un pouce de nos promesses au peuple», a déclaré Alexis Tsipras.

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Ces mesures «vont conforter les salariés, les chômeurs, les petites et moyennes entreprises et vont relancer l'économie», a expliqué le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Les mesures sociales voulues par le gouvernement vont à l'encontre des préconisations du programme d'aide, qui recommandent à la Grèce au contraire de faire un maximum d'économies, pour mériter les 240 milliards d'euros de prêts qui lui ont été consentis ou promis depuis 2010 par la troïka de ses créanciers internationaux, BCE, UE et FMI. «La Grèce n'accepte pas les conditions et les ultimatums, elle dit non», a lancé M. Tsipras, devant les parlementaires de son parti de gauche radicale Syriza. «Nous ne cèderons pas un pouce de nos promesses au peuple».

Il a également accusé le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble d'avoir «perdu son sang-froid» et de s'être «adressé de manière humiliante à la Grèce» lors des discussions entourant l'Eurogroupe de lundi à Bruxelles. Au passage, le Premier ministre a cependant qualifié de «malheureux» un dessin particulièrement agressif représentant M. Schaüble en nazi il y a une dizaine de jours dans le quotidien Avgi proche de Syriza. «Cela ne représente pas le peuple grec», a-t-il dit. Avec l'Europe, a-t-il assuré, «nous voulons une solution, pas une rupture». Il a à son tour accusé le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem d'avoir «remplacé lundi par un nouveau texte» un autre, manifestement plus acceptable pour le gouvernement grec, qu'il a prêté au commissaire européen aux Finances Pierre Moscovici et qui «faisait allusion à l'extension de l'accord de prêt (à la Grèce) et non au mémorandum», le plan d'aide BCE-FMI-UE. Dès l'élection du président de la République qui doit avoir lieu mercredi soir, M. Tsipras pense réunir sur le nom de son candidat Prokopis Pavlopoulos, venu du parti conservateur, les 180 voix sur 300 nécessaires.

«Dès jeudi matin, nous présenterons en urgence la première d'une série de lois de salut public, contenant des mesures pour protéger les habitations des Grecs (de la saisie) et interdire la vente des créances (douteuses) à des fonds spéculatifs». Le gouvernement veut aussi faire passer rapidement un projet de loi permettant de rembourser en cent mensualités des remboursements de prêts bancaires pour les personnes les plus défavorisées. «Autant d'ajustements qui feront relever la tête à des millions de nos concitoyens», a déclaré M. Tsipras. Selon lui, ces mesures amèneront «de nouveaux revenus dans les caisses de l'État et donneront l'élan nécessaire à l'économie». «Dans la période à venir, a ajouté M. Tsipras, nous prévoyons une deuxième loi qui mettra fin à la dérégulation du marché du travail, qui mettra fin aux conditions de travail moyenâgeuses créées par la troïka pour servir les intérêts de l'oligarchie, qui ont fait grimper le chômage en flèche, à près d'un tiers de la population active». Le chômage est actuellement à 25,8%, après avoir approché 30%. M. Tsipras veut aussi «restaurer la négociation collective» dans les entreprises, «inséparable des institutions européennes» mais «qui a été violée par la troïka en Grèce».

(L'essentiel/AFP)

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