Alitalia se lie à Air France-KLM pour redécoller
La compagnie italienne reprise par des grands patrons de la Péninsule, a officialisé lundi son alliance avec le franco-néerlandais Air France-KLM, qui prend 25% de son capital.
«Le conseil d'administration a approuvé l'offre d'Air France à l'unanimité», a déclaré le président d'Alitalia, Roberto Colaninno, au cours d'une conférence de presse à Rome. Air France-KLM va devenir le premier actionnaire de la nouvelle compagnie italienne, issue de la fusion des activités de transport de passagers d'Alitalia et d'Air One, avec une part de 25% qu'il va acquérir pour 322 millions d'euros.
Air France-KLM était «le meilleur partenaire stratégique», celui qui «correspondait le mieux à nos propositions» et qui a démontré «une détermination et une volonté que les autres» compagnies, l'allemande Lufthansa et la britannique British Airways «n'avaient pas», a résumé l'administrateur délégué Rocco Sabelli.
Déjà dans le circuit
Cette alliance garantit une autonomie de gestion à Alitalia par rapport à Air France-KLM, qui disposera de trois sièges sur dix-neuf au sein de son conseil d'administration. La part d'Air France-KLM restera à ce niveau au moins pendant quatre ans, période durant laquelle les actionnaires italiens n'auront pas le droit de céder leurs titres à des étrangers. Le groupe franco-néerlandais a tissé des liens étroits avec Alitalia depuis le début des années 2000 et détenait déjà 2% de l'ancienne compagnie avant sa vente mi-décembre à l'alliance de patrons italiens. Il avait négocié le rachat de la compagnie italienne début 2008 avec le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi mais avait finalement retiré son offre en avril, face à l'hostilité des syndicats.
Revers pour Berlusconi
Ironie du sort, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, qui avait contribué à torpiller cette offre en pleine campagne électorale au nom de la défense de l'«italianité», voit revenir les franco-néerlandais dans le jeu. La nouvelle Alitalia prendra son envol mardi, un redécollage formel puisque qu'elle ne change ni de logo ni de nom. Ce nouveau départ met un terme à un feuilleton-fleuve émaillé de nombreux rebondissements, depuis le lancement fin 2006, par le gouvernement Prodi, de la privatisation de la compagnie, détenue à 49,9% par l'Etat et en grande difficulté financière.
Employant 12 000 personnes (le plan de reprise a entraîné plus de 3 000 suppressions de postes), la nouvelle Alitalia aura un réseau allégé par rapport à l'ancienne. Avec 148 avions et 670 vols quotidiens prévus, elle desservira 70 destinations: 23 nationales, 34 internationales et 13 intercontinentales.
lessentiel.lu avec AFP