Allemagne en difficulté: Bruxelles abaisse ses prévisions de croissance en Europe

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Allemagne en difficultéBruxelles abaisse ses prévisions de croissance en Europe

La Commission européenne a réduit de 0,3 point ses prévisions de croissance économique pour la zone euro en 2023 et 2024, en raison notamment des difficultés de l'Allemagne.

A picture taken on April 25, 2014, in Lille, shows 50-euro notes displayed on an European Union flag. European Central Bank chief Mario Draghi said recently that the bank may need to take action to stem the rising euro.  AFP PHOTO PHILIPPE HUGUEN (Photo by Philippe HUGUEN / AFP)

La croissance se poursuit dans la zone euro et dans l'UE, mais à un rythme plus faible que prévu.

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Bruxelles table désormais sur un recul du produit intérieur brut (PIB) de 0,4% cette année de l'Allemagne, avant un rebond de 1,1% l'an prochain, contre +0,2% et +1,4% attendus jusqu'ici. L'Allemagne souffre de la faiblesse de ses exportations et de son vaste secteur industriel, ses traditionnels points forts. Les indicateurs de confiance dans l'industrie sont en baisse depuis le début de l'année, en particulier dans les secteurs énergo-intensifs, «durement touchés par le choc des prix de l'énergie» lié à la guerre en Ukraine, a souligné l'exécutif européen dans un rapport publié lundi.

Au total, la croissance se poursuit cependant dans la zone euro et dans l'UE, mais à un rythme plus faible que prévu. Pour l'ensemble des 27 pays membres, Bruxelles table désormais sur 0,8% de croissance en 2023 et 1,4% en 2024, soit respectivement 0,2 point et 0,3 point de moins par rapport aux dernières prévisions publiées le 15 mai.

L'inflation poursuit son ralentissement

Cependant, la France devrait faire mieux que prévu cette année, grâce à un fort rebond au printemps. La croissance de la deuxième économie européenne a été revue à la hausse à 1% cette année (+0,3 point). Même chose pour l'Espagne dont la croissance est désormais attendue à 2,2% (+0,3 point).

L'inflation poursuit son ralentissement. Bruxelles table désormais sur une hausse moyenne des prix à la consommation de 5,6% en 2023 (-0,2 point, par rapport aux dernières prévisions en mai) et de 2,9% en 2024 (+0,1 point), selon un communiqué publié lundi.

«Multiples vents contraires»

«Les multiples vents contraires auxquels nos économies sont confrontées cette année ont entraîné une dynamique de croissance plus faible que ce que nous avions prévu au printemps», a reconnu le commissaire à l'Économie Paolo Gentiloni, soulignant l'impact de la guerre en Ukraine. «La guerre brutale de la Russie contre l'Ukraine continue de provoquer non seulement des souffrances humaines, mais aussi des perturbations économiques», a-t-il mis en avant.

La Commission européenne constate que «l'activité économique dans l'UE a été faible au cours du premier semestre», en particulier dans le secteur de la consommation, signe que les prix élevés «pèsent plus lourd que prévu» dans les prévisions de printemps, malgré la vigueur exceptionnelle du marché du travail, qui a enregistré des taux de chômage record.

«Net ralentissement de l'octroi de crédits bancaires»

La Commission insiste aussi sur l'impact des hausses de taux d'intérêt décidées par la BCE. Le fort resserrement monétaire mis en oeuvre pour lutter contre l'inflation se traduit par un «net ralentissement de l'octroi de crédits bancaires», réduisant mécaniquement les capacités d'investissement des entreprises et des ménages.

Les derniers indicateurs «laissent entrevoir un ralentissement de l'activité économique au cours de l'été et sur les mois à venir, avec une faiblesse persistante dans l'industrie et une perte de vitesse dans les services, malgré une forte saison touristique dans de nombreuses régions d'Europe», résume l'exécutif bruxellois.

En raison de la faiblesse des performances de la Chine, l'économie européenne ne peut pas compter non plus sur un soutien important des exportations. La poursuite du ralentissement de l'inflation et la résistance du marché de l'emploi devraient toutefois permettre un rebond en 2024.

(AFP)

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