Coupe Gordon Bennett – Aller le plus loin possible avec 1 000 m3 de gaz

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Coupe Gordon BennettAller le plus loin possible avec 1 000 m3 de gaz

NANCY - Dix-huit équipages de ballons à gaz se sont envolés dimanche matin de Nancy, dans l'est de la France, pour disputer la Coupe Gordon Bennett, la plus ancienne et prestigieuse compétition de l'aérostation au monde.

Le Portugal, la Pologne voire le grand Nord: quelques heures après leur décollage, nul ne se risquait à pronostiquer la destination finale des ballons à gaz de la 57e Coupe Gordon Bennett. Les règles de la compétition, qui est aux aérostiers ce qu'est la Coupe de l'America aux régatiers, sont restées inchangées depuis sa création en 1906 par le fondateur de l'International Herald Tribune, qui lui laissa son nom: parcourir en ligne droite la plus grande distance, sans condition de durée.

Dans leur panier en osier, les compétiteurs sont partis avec 1 000 m3 d'hydrogène et entre 45 et 70 sacs de sable de 12 kg, qui devront leur servir à parcourir plusieurs milliers de kilomètres en deux, trois, voire quatre jours. «L'hydrogène sert à gagner de l'altitude, et on jette des sacs de sable de manière à attraper un courant», résume Serge Claude, président de la Gordon Bennett Nancy 2013.

Éviter les pays «interdits»

Les décollages ont eu lieu dimanche, entre 5h30 et 6h30, lors d'une providentielle fenêtre météo entre deux averses de pluie, alors que les ballons devaient initialement voler 12 heures plus tôt. «La grande hantise de cette course, c'est de ne pas se faire prendre dans les orages et sortir de la dépression, qui a tendance à nous faire tournoyer», dit un pilote. Le tenant du titre, le Français Vincent Leÿs, apparaît comme le principal favori, même si plusieurs challengers allemands ou suisses, dont le vainqueur de l'édition 2010 Kurt Frieden, font figure de sérieux concurrents.

Outre les orages et les dépressions, ainsi que le risque de tourner en rond, les pilotes doivent éviter les pays «interdits», principalement en Europe centrale et de l'Est, au risque de conséquences tragiques: en 1995 un ballon qui avait franchi la frontière biélorusse avait été abattu par un hélicoptère de l'armée, provoquant la mort des deux pilotes américains. «C'est un sport de haut niveau, dangereux et particulièrement physique», rappelle Serge Claude, alors que les pilotes doivent cohabiter dans 1m2 d'osier, par des températures parfois extrêmes.

Restent que les ballons à gaz, comme leurs cousines les montgolfières, demeurent des objets de fascination et d'imaginaire, tant pour le grand public que pour les pilotes. «C'est le meilleur moyen de contempler le monde, c'est un véritable balcon volant: on prend vraiment du plaisir», s'enthousiasme Vincent Leÿs. Les passionnés ou néophytes peuvent suivre le parcours des aérostiers de la Coupe sur le site www.gordonbennett2013.org avant la remise de prix prévue samedi prochain.

(L'essentiel Online/AFP)

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