Israël – Amnesty International risque l'expulsion

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IsraëlAmnesty International risque l'expulsion

Suite à ses accusations de «crimes de guerre» contre des géants du tourisme en Cisjordanie, l'organisation est menacée d'expulsion par un ministre israélien.

L'organisation Amnesty International avait organisé une manifestation devant le siège britannique de la compagnie de voyage américaine TripAdvisor, le 30 janvier 2019, pour dénoncer les activités du groupe en Cisjordanie.

L'organisation Amnesty International avait organisé une manifestation devant le siège britannique de la compagnie de voyage américaine TripAdvisor, le 30 janvier 2019, pour dénoncer les activités du groupe en Cisjordanie.

AFP/Tolga Akmen

L'ONGI Amnesty International a accusé les poids lourds du tourisme Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor de «tirer profit» de «crimes de guerre» en Cisjordanie. Ce à quoi le ministre israélien de la Sécurité intérieure et des Affaires Stratégiques, Gilad Erdan a vivement réagi: «Amnesty International, cette organisation hypocrite qui parle au nom des droits humains, agit pour promouvoir un boycott contre des Israéliens dans le cadre d'une campagne de délégitimisation antisémite». Dans son communiqué dévoilé mercredi il a déclaré avoir «donné instructions au ministère des Affaires stratégiques d'examiner la possibilité d'empêcher l'entrée et le séjour des membres d'Amnesty en Israël. Il y a quelques semaines, je me suis aussi adressé au ministère des Finances pour qu'il annule les avantages fiscaux» accordés à cette ONG.

En novembre, la plateforme Airbnb avait annoncé sa décision de retirer de ses listes les logements dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, «qui sont au cœur de la dispute entre Israéliens et Palestiniens», mais elle n'avait pas précisé la date de l'entrée en vigueur de cette mesure.

Une anormale normalisation

Amnesty International, dont le siège est à Londres, a appelé les groupes de tourisme en ligne à arrêter de proposer des logements, des activités et des attractions dans ces colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est. «Ils le font tout en sachant que l'occupation israélienne en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, est régie par le droit international humanitaire en vertu duquel les colonies israéliennes sont considérées comme illégales», a-t-elle souligné. «En faisant affaire avec les colonies, ces quatre entreprises contribuent au maintien, au développement et à l'expansion des colonies illégales et en tirent profit, ce qui équivaut à des crimes de guerre en vertu du droit pénal international», a-t-elle ajouté. Elle a également déploré la normalisation des colonies de Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est.

(L'essentiel/afp)

Environ 450 000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec plus de 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie, occupée depuis 1967 par Israël.

Environ 200 000 Israéliens résident à Jérusalem-Est occupée et annexée.

L'occupation de ces deux territoires est dénoncée par la communauté internationale.

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