Procès en FranceAprès son malaise, Jonathann Daval déclaré apte
Interrompu mercredi après un «malaise vagal» de l'accusé en plein interrogatoire, le procès de Jonathann Daval va pouvoir reprendre normalement jeudi.

«C'est bon, officiellement un certificat médical de compatibilité a été donné et Jonathann Daval va au tribunal pour reprendre le procès», a déclaré l'avocat général Emmanuel Dupic. L'accusé a passé la nuit en observation à l'hôpital de Vesoul. L'audience devait reprendre à 9h Selon l'avocat général, malgré le retard pris dans les débats depuis le début du procès lundi, le verdict reste attendu vendredi.
«On continue sur le même déroulé. Une cour d'assises s'adapte aux événements», a poursuivi devant la presse M. Dupic. «Hier l'audience a été très forte en émotions. On va dérouler jusqu'à demain, journée où le verdict sera normalement rendu».
«Il n'est pas en forme»
Le malaise de Jonathann Daval s'est produit alors que le procès venait de rentrer dans le vif du sujet, avec deux moments extrêmement forts émotionnellement: les dépositions des parties civiles et l'interrogatoire de l'accusé. Pris sous le feu roulant des questions du président Matthieu Husson qui le pressait d'expliquer sa relation compliquée avec Alexia, notamment leur difficulté à concevoir un enfant, M. Daval a soudain blêmi, avant de s'effondrer, au bout d'environ trois quarts d'heure d'interrogatoire. Les agents de l'escorte pénitentiaire l'ont alors sorti du box. Il a ensuite été conduit à l'hôpital de Vesoul où il a passé la nuit de mercredi à jeudi en observation.
«Jonathann a dormi en chambre carcérale», a précisé jeudi matin Me Randall Schwerdorffer, un de ses avocats. «Il n'est pas en forme, il a trop attendu avant de parler. Jonathann a besoin d'interagir dans la discussion, c'est pour ça que ça a marché lors de la confrontation (NDLR: fin 2018). La juge d'instruction Marjolaine Poinsard avait réussi à établir un dialogue constructif avec Jonathann Daval, ce qui a permis d'avancer dans l'instruction. Quand on l'interroge, c'est stérile. Si on veut des réponses les moyens doivent s’adapter».
«Pas excusable»
Jonathann Daval est jugé depuis lundi pour le meurtre de sa femme Alexia. Le corps de cette employée de banque de 29 ans avait été retrouvé le 30 octobre 2017 dans un bois, à quelques kilomètres du domicile conjugal de Gray-la-Ville (Haute-Saône).
Avant son malaise en pleine cour d'assises, le frêle trentenaire, la voix étranglée par l'émotion, avait présenté ses «excuses», notamment aux parents d'Alexia pour leur avoir «pris leur fille», tout en qualifiant son geste de «pas excusable». Il avait également réitéré sa version des faits : il a tué Alexia lors d'une violente dispute conjugale.
(L'essentiel/AFP)