L'Azerbaïdjan lance une opération militaire au Nagorny Karabakh

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Arménie/AzerbaïdjanL'Azerbaïdjan lance une opération militaire au Nagorny Karabakh

L'Azerbaïdjan a lancé, mardi, une opération militaire au Nagorny Karabakh, trois ans après la précédente guerre, demandant le retrait «total et inconditionnel» de son adversaire arménien de cette région disputée.

This grab taken from a handout footage released by the Azerbaijani Defence Ministry on September 19, 2023 show an explosion in mountainous terrain, that Baku claims to be Azerbaijani forces "destroying positions" used by Armenians in the Nagorno-Karabakh region. Azerbaijan said on September 19, 2023 it had launched "anti-terrorist operations" in the disputed region, over which the Caucasus arch-rivals fought a brief but brutal war in 2020. (Photo by Handout / Azerbaijani Defence Ministry / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / Azerbaijani Defence Ministry / handout" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

L'Azerbaïdjan a lancé une offensive sur le Nagorny Karabakh.

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L'Azerbaïdjan a lancé, mardi, une opération militaire au Nagorny Karabakh, trois ans après la précédente guerre, demandant le retrait «total et inconditionnel» de son adversaire arménien de cette région disputée depuis des décennies avec l'Arménie. Les combats ont tué au moins deux civils et en ont blessé 23 autres, ont déclaré les autorités séparatistes arméniennes, alors que Bakou a assuré ne viser que des cibles militaires.

La diplomatie arménienne a dénoncé une «agression à grande échelle» à des fins de «nettoyage ethnique». Elle a aussi jugé que la Russie, garant d'un cessez-le-feu datant de 2020 avec des forces de la paix sur le terrain, devait «stopper l'agression azerbaïdjanaise». Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a également appelé Moscou, son allié traditionnel, et l'ONU à agir. Erevan a dit ne pas avoir de troupes au Karabakh, laissant entendre que les forces séparatistes étaient seules face à l'armée azerbaïdjanaise.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense avait annoncé mardi matin le lancement d'«opérations antiterroristes» pour mettre hors d'état de nuire «les positions des forces armées arméniennes», après la mort de six Azerbaïdjanais dans l'explosion de mines sur un chantier routier.

Armenians protest to urge the government to respond to the Azerbaijani military operation launched against the breakaway Nagorno-Karabakh region outside the government building in central Yerevan on September 19, 2023. (Photo by Karen MINASYAN / AFP)

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Les tensions vont croissantes depuis des mois autour du Nagorny Karabakh, un territoire sécessionniste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne, qui a déjà été au coeur de deux guerres entre Erevan et Bakou, dont la dernière avait duré six semaines. La diplomatie azerbaïdjanaise a prévenu que «le seul moyen de parvenir à la paix et à la stabilité» était «le retrait inconditionnel et total des forces armées arméniennes» du territoire et «la dissolution du prétendu régime» séparatiste.

Le ministère de la Défense arménien a lui assuré «que l'Arménie n'(avait) pas d'armée au Nagorny Karabakh», sous-entendant donc que ses alliés séparatistes faisaient face à l'armée adverse. Des propos auxquels le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a fait écho un peu plus tard, accusant Bakou de vouloir «entraîner l'Arménie dans les hostilités». Les séparatistes affirment que plusieurs villes du Nagorny Karabakh, dont la capitale Stepanakert, sont ciblées par des «tirs intensifs», qui visent aussi des infrastructures civiles. L'armée azerbaïdjanaise essaye d'avancer «en profondeur» au Karabakh, ont-ils dit.

La situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise est pour l'heure «stable», a toutefois précisé Nikol Pachinian.

«Effusion de sang»

Le Premier ministre, qui a réuni son Conseil de sécurité, a par ailleurs dénoncé des appels à un «coup d'Etat» en Arménie, alors que la télévision faisait état de centaines de manifestants massés devant le siège du gouvernement à Erevan. L'opposition arménienne a tenté à plusieurs reprises depuis trois ans d'obtenir le départ de M. Pachinian du pouvoir, l'accusant d'être responsable de la défaite militaire arménienne lors de la guerre de l'automne 2020 au Nagorny Karabakh.

Bakou a précisé avoir informé la Russie et la Turquie de ses opérations dans l'enclave, et Moscou a ensuite dit n'avoir été prévenue que «quelques minutes» avant leur début. Le Kremlin, «préoccupé», a dit par la voix de son porte-parole essayer de convaincre l'Arménie et l'Azerbaïdjan de revenir «à la table des négociations». La France a demandé «la convocation d'urgence d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies», en condamnant l'opération militaire. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a dit qu'il allait prendre contact avec les deux parties.

Bakou a justifié son opération par la mort de quatre policiers et deux civils azerbaïdjanais dans l'explosion de mines sur le site d'un tunnel en construction entre Choucha et Fizouli, deux villes du Nagorny Karabakh sous contrôle de l'Azerbaïdjan. Le Nagorny Karabakh est l'une des régions les plus minées d'ex-URSS, et leurs explosions tuent régulièrement. Mais les services de sécurité azerbaïdjanais pensent qu'un groupe de «saboteurs» des séparatistes arméniens a posé ces mines, commettant un acte de «terrorisme».

(AFP)

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