Arrêtez de jouer les «Manneken-Pis» !
Bruxelles, qui accueille les institutions de l'Union européenne, se réveille encore trop souvent dans une désagréable odeur d'urine, ont reconnu vendredi les autorités locales.

La Ville a décidé la mise en service de trois nouvelles toilettes publiques mixtes. (DR)
Avec les poubelles jonchant les trottoirs dans l'attente des éboueurs, «les nuisances dues à l'urine sauvage constituent un réel problème de propreté publique», surtout «les lendemains de fête», a expliqué l'échevine (adjointe au maire) chargée de la propreté à Bruxelles, Karine Lalieux.
Depuis quelques années, des associations de riverains organisent un «festival du pispot» (pot de chambre, en patois bruxellois) pour réclamer l'installation de lieux d'aisance facilement accessibles et dénoncer une politique «répressive», dans une ville où la bière est reine. «Tout Bruxellois qui rentre chez lui après une visite à son estaminet préféré, tout jeune en vadrouille, tout sans-papier, tout sans-abri devient vite suspect», regrettaient les organisateurs du festival en avril.
Baptisés publiquement
Message entendu, puisque la ville qui a pris pour symbole «Manneken-Pis», un petit garçon en train de se soulager, a décidé la mise en service de trois nouvelles toilettes publiques mixtes et de 14 urinoirs pour hommes, dont le premier a été implanté sur la bien nommée place Fontainas. Les suivants seront installés bientôt dans le centre-ville. Sept urinoirs «historiques» seront aussi rénovés, dont celui adossé à l'église Sainte-Catherine, dans le quartier du marché aux Poissons, est le plus connu des Bruxellois.
Les nouveaux édicules peuvent accueillir deux messieurs simultanément. Gris métallisés, recouverts d'un toit, mais sans porte, ils seront éclairés la nuit grâce à l'électricité accumulée par deux panneaux solaires et nettoyés quotidiennement. Leur usage sera gratuit. Les toilettes publiques coûteront quant à elle 20 centimes. L'échevin bruxellois en charge du Tourisme, Philippe Close, et Edmond Vandenhaute, président de l'«Ordre des Amis de Manneken-Pis», ont payé vendredi de leur personne lors de l'inauguration de la nouvelle vespasienne, et ce malgré le regard intimidant des caméras et appareils photo braqués sur eux.
lessentiel.lu avec AFP