«Accompagner» l'usage du GSM à l'école «plutôt que l'interdire»

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Au Luxembourg«Accompagner» l'usage du GSM à l'école «plutôt que l'interdire»

LUXEMBOURG – Les acteurs du milieu scolaire jugent illusoire de vouloir bannir totalement le smartphone des établissements luxembourgeois. Ils préfèrent mettre l'accent sur son utilisation en bonne intelligence.

Jérôme Wiss
par
Jérôme Wiss
Comment gérer l'utilisation du smartphone dans les établissements scolaires?

Comment gérer l'utilisation du smartphone dans les établissements scolaires?

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Au lycée Aline-Mayrisch, les élèves des classes de 7e à 5e doivent déposer leurs GSM, en mode avion, dans une pochette dédiée en arrivant en classe, stipule le règlement intérieur de l'établissement scolaire de la capitale. Les jeunes peuvent récupérer leur précieux équipement pendant la récréation, de 9h50 et à la pause de midi. En 4e, après carnaval, le conseil de classe décide si la classe est assez responsable. L'élève pourra alors garder son smartphone, en mode avion et retourné, à portée de main. Ce principe sera ensuite appliqué dans les classes supérieures.

Ces règles constituent un exemple de la latitude avec laquelle les lycées peuvent gérer l'utilisation du GSM en classe, ou plutôt entre les classes. Au secondaire, «l'utilisation du GSM pendant le cours est interdite par règlement grand-ducal», rappelle une porte-parole du ministère de l'Éducation nationale contactée par L'essentiel. Au fondamental, la loi stipule que le smartphone de l'élève «doit être éteint pendant les cours et de manière générale dans le bâtiment scolaire, mais aussi pendant les pauses». Votre enfant peut donc avoir un GSM, mais il doit rester éteint, sauf pour vous appeler en cas d'urgence ou à la sortie de l'école.

«Une lutte perdue d'avance»

Le smartphone mal vu dans tout le milieu scolaire? Pas forcément. Dans le secondaire, une exception est prévue, permettant aux élèves d'utiliser leur appareil en cours, «à des fins pédagogiques». Et encadrée, donc. Pour le reste, «les lycées peuvent aussi définir des règles» sur différents sujets de vie interne, dont l'utilisation du GSM. D'après la porte-parole du ministère, «la majorité des lycées ont adopté de telles règles complémentaires pour limiter l'usage des GSM», à l'image du lycée Aline-Mayrisch. Du coup, «le ministère ne voit pas de nécessité pour généraliser une interdiction totale du GSM».

Une interdiction générale n'est pas souhaitée non plus par les parents d'élèves. La Fédération des associations de parents d'élèves du Luxembourg (Fapel) explique à L'essentiel que le smartphone peut «renforcer le rendement et l'efficacité». Selon Charles Krim, président de la Fapel, il faut «s'ouvrir à ces nouvelles technologies et réfléchir aux moyens de les intégrer dans le parcours scolaire, plutôt que de s'engager dans une lutte perdue d'avance».

L'interdiction «utopique»

En effet, de l'avis des parents d'élèves, «chercher à limiter ou à interdire l'utilisation des smartphones dans les écoles est utopique». La Fapel préfère une réflexion sur comment utiliser ces outils qui «présentent une large panoplie d'applications, toujours à portée de main et d'une redoutable efficacité».

Pour Charles Krim, «une commission d'étude et de recherche» doit réfléchir à l'utilisation pédagogique du GSM, au bénéfice des élèves. «Plutôt qu'interdire, les autorités nationales gagneraient à accompagner un usage responsable et fructueux» du téléphone portable. «Au lieu de jouer à l'irréductible village gaulois qui résiste toujours et encore à la modernité, autorisons les élèves à bénéficier de ce très utile dispositif qui, à terme, aura sa place dans l'éducation moderne, qu'on le veuille ou non».

À votre avis, faut-il interdire le smartphone à l'école?

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