Au Luxembourg«L’Université a fait, en 20 ans, ce qu'aucune autre n'a fait»
ESCH/BELVAL – En présence du Grand-Duc Henri, l’Université de Luxembourg a tenu jeudi matin une cérémonie pour célébrer ses 20 ans. Le recteur Jens Kreisel analyse le passé et le futur de l’Université.
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- Propos recueillis par Nicolas Martin

- Que représente pour vous cette journée qui marque le 20e anniversaire de l’Uni?
C’est une journée exceptionnelle pour nous. On fête les 20 ans de l’Université et je continue à penser qu’aucune autre université a réussi a faire en 20 ans ce que l’Université de Luxembourg a fait. C’est surtout grâce aux gens. Aux gens qui ont construit l’Université, les architectes qui sont les chercheurs aujourd’hui. Ce sont aussi tous les gens dans l’administration. On peut en être fiers. On propose de beaux enseignements pour nos jeunes. On a des étudiants exceptionnels. On a réussi dans plusieurs domaines à faire une recherche exceptionnelle au niveau international. Et on a aujourd’hui une excellente base pour aller plus loin.
- Qu’est-ce qui a changé en 20 ans?
L’Université de Luxembourg est devenue une réalité. Avec les infrastructures. Par le fait qu’elle est à l’image du pays, multilingue, multiculturelle. Au début il fallait tout construire. Il n’y avait pas encore de bâtiments récents, de grandes infrastructures. Il n’y avait pas encore tous les étrangers qui font de cette université une université à l’image du pays. Cela a beaucoup changé. Notre offre en infrastructures de recherche et d’enseignement fait la différence, notamment notre énorme digitalisation qui nous a permis de nous positionner au mieux durant la pandémie de coronavirus.

- À quoi va ressembler l’Université dans 20 ans?
Elle sera différente. Il est clair que demain on ne pourra pas réfléchir à un métier, que ce soit la médecine, les ingénieurs, les sociologues, les historiens, sans avoir un bagage en durabilité, en intelligence artificielle. Cette notion de compétence transversale est indispensable. Demain, on verra comment sera caractérisée la recherche. Les sciences des données seront différentes. Et on cherchera toujours à collaborer encore plus avec le Luxembourg dont nous sommes l’instrument stratégique.
- Outre la recherche, il y aussi la vie de l’Université, la question du logement…
D’abord, il y a le campus. Il est encore relativement récent mais s’est beaucoup amélioré ces dernières années. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de vie. Le logement est quelque chose d’important pour les étudiants. Nous avons actuellement 1 000 logements. Nous avons pu en proposer 400 pour les nouveaux étudiants. Ce n’est pas encore totalement satisfaisant. Mais il va falloir les aider. Nous avons des projets concrets. Nous allons avoir en 2027 environ 150 nouveaux logements sur le campus ici, à Belval. Cela va nous donner de l’oxygène. Et il y a des tas d’autres projets en vue. Malheureusement, le changement est à moyen terme. On essaie d’accompagner nos étudiants au mieux. On connaît leurs difficultés et on les comprend.

- En nombre d’étudiants, comment l’Uni a-t-elle évolué depuis ses débuts?
Au début, factuellement, on a démarré avec zéro étudiant. Mais il y avait des institutions qui précédaient l’Université que nous avons reprises. Donc je dirais peut-être 500 étudiants. Aujourd’hui, il y a 6000 étudiants: 3000 en bachelor, 2000 en master, 1000 étudiants en thèse que l’on voit plutôt comme des doctorants. Et en plus un millier de certificats, par exemple, dans le domaine de la Finance.
- Combien seront-ils dans 20 ans?
Nous n’avons pas d’objectif d’augmentation en taille. Mais l’objectif d’encore améliorer la qualité de nos chercheurs. Ce critère est pour moi plus important que la quantité. Cette année le nombre d’étudiants a encore augmenté. Nous ne savons pas encore si c’est un effet de rattrapage lié au Covid ou une nouvelle tendance. On verra ça l’année prochaine ou l’année d’après. Mais le campus peut accueillir encore plus d’étudiants. Il est conçu pour accueillir 8 000 ou 10 000 étudiants. C’est concevable.