«Sans l’index, des gens ne joindraient pas les deux bouts»

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Au Luxembourg«Sans l’index, des gens ne joindraient pas les deux bouts»

LUXEMBOURG – Le principe de l’indexation des salaires n’est pas remis en cause au sein de la classe politique.

Joseph Gaulier
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Joseph Gaulier
L'index aide les salariés à faire face à l'inflation.

L'index aide les salariés à faire face à l'inflation.

AFP

Ce vendredi tombe le troisième index de l’année, le quatrième en moins d’un an et demi. «C’est vrai que cela constitue un réel défi pour les entreprises», glisse la ministre écologiste, Sam Tanson. «Mais dans la population, on entend que c’est une nécessité, du fait de l’inflation», poursuit-elle. De fait, aucun élu ne remet en cause le principe de l’indexation automatique des salaires, surtout un mois avant une élection.

«Nous tenons au principe d’une augmentation automatique des salaires», abonde Martine Hansen, cheffe de fraction CSV. Selon elle, il n’est pas question de revenir sur l’index, «à moins que cela se fasse lors de tripartites», comme lorsqu’une tranche avait été reportée l’an dernier. «En situation de crise, nous pouvons trouver des arrangements, mais pas supprimer l’index», résume André Bauler (DP).

Pas le record d’indexations

Les salariés vont recevoir leur troisième tranche indiciaire de l’année, dont l’une (avril) correspond au report de celle de juillet 2022. Soit une augmentation de 7,69% sur la fiche de paie depuis le 1er janvier. Trois index payés dans la même année civile, cela n’était plus arrivé depuis 1983, d’après le Statec.

La forte inflation de l’époque entraînant le déclenchement de nombreux index. Trois tranches avaient été appliquées en 1976, 1981, 1982 et 1983. Les salariés avaient eu droit à quatre index en 1974 et même cinq en 1975, record absolu !

La paix sociale

Le parti Fokus propose une dégressivité de l’index, afin de ne pas proposer de plus fortes augmentations aux plus gros salaires. L’an dernier, Frank Engel dénonçait un système qui «favorise largement ceux dont les revenus sont les plus élevés». «Ce n’est pas le meilleur élément de justice sociale», reconnaît aussi Sam Tanson.

En revanche, le socialiste Dan Kersch, ancien ministre du Travail, ne voit pas l’intérêt de moduler l’index en fonction du revenu: «cela aiderait les banques et l’État, car ce sont eux qui distribuent les très gros salaires». Il estime que «sans l’index, des gens ne joindraient pas les deux bouts». De plus, le député pense que l’outil «évite des grèves et manifestations qui génèreraient des pertes qui coûteraient plus cher à l’économie».

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