Élections britanniquesAucun parti ne disposera de majorité absolue
Les conservateurs de Theresa May restent majoritaires au Parlement britannique, après les élections de jeudi, mais ne bénéficient plus de majorité absolue.

Le Parlement britannique se retrouvera plus morcelé qu'à présent.
Le parti Conservateur de Theresa May a perdu sa majorité absolue au Parlement à l'issue des élections législatives anticipées du 8 juin en Grande-Bretagne, selon les résultats officiels vendredi. Les conservateurs sont en tête du scrutin mais ont perdu une douzaine de sièges, tandis que l'opposition travailliste en a gagné une petite trentaine, selon ces résultats quasi finaux.
Aucun parti ne disposera de majorité absolue dans la future assemblée, ce qui pourrait compliquer la vie politique britannique durant les prochaines semaines. Les négociations relatives à la sortie du pays de l'Union européenne pourraient également prendre du retard. Les conservateurs auront le choix de composer un gouvernement minoritaire ou d'essayer de former une coalition avec un ou plusieurs autres partis.
Ukip, architecte du Brexit, disparaît du Parlement
La Première ministre conservatrice est la grande perdante de ces élections, puisque son parti, initialement donné largement favori, semble devoir reculer en nombre de sièges alors qu'elle avait demandé aux électeurs de lui donner une majorité renforcée pour aller négocier le Brexit. Son poste pourrait être menacé à court terme. En face, Jeremy Corbyn est le grand gagnant du scrutin. Objet de régulières tentatives de putsch au sein de son parti, dont l'aile centriste ne supporte pas ses idées radicales, estimant qu'elle leur barre l'accès au pouvoir, le chef du parti travailliste peut savourer sa victoire. Il a en effet augmenté le score du Labour d'une bonne trentaine de sièges, alors que tout le monde lui prédisait il y a peu une amère défaite.
Les Libéraux-Démocrates, seul parti résolument europhile, gagne quatre sièges, soit maintenant douze mandats. L'autre surprise de ce scrutin est le recul des indépendantistes du Parti national écossais (SNP), qui devraient céder une vingtaine de sièges (sur 54). Deux de leurs poids lourds, l'ex-dirigeant du parti Alec Salmond et son numéro deux actuel, Angus Robertson, perdent leurs sièges. Cela fragilise la chef du gouvernement écossais, Nicola Sturgeon, dans sa volonté d'organiser un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Enfin, le parti Ukip, grand artisan du Brexit, disparaît du Parlement. Il n'avait qu'un seul député, il n'en a désormais plus. Ayant ainsi perdu sa principale raison d'être après le Brexit, il a vu le départ de son chef charismatique, Nigel Farage, et s'est perdu dans des querelles et psychodrames internes.
L'incertitude politique dans le pays n'a pas affecté les valeurs boursières. La Bourse de Londres a ouvert en hausse de 0,60%, vendredi matin, les grandes multinationales cotées sur ce marché profitant de l'affaiblissement de la livre. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 44,98 points à 7 494,96 points.
(L'essentiel)