Quitter les réseaux – «Avec Instagram, j'étais juste au bord du burn-out»

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Quitter les réseaux«Avec Instagram, j'étais juste au bord du burn-out»

LUXEMBOURG – De plus en plus de jeunes prennent conscience que leur utilisation des réseaux sociaux nuit à leur santé mentale et tentent d'y remédier.

Michael et Anissa ont constaté les effets nuisibles des réseaux sociaux et ont décidé d'agir.

Michael et Anissa ont constaté les effets nuisibles des réseaux sociaux et ont décidé d'agir.

Étudiant en psychologie à l'Université du Luxembourg et animateur du podcast «The Growth Never Stops», Michael M’Putu a supprimé son compte Instagram rassemblant plus de 10 000 abonnés. Une décision radicale, mais mûrement réfléchie, qui traduit une tendance de plus en plus répandue chez les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux.

«J’avais toujours cette pression de poster quelque chose, de répondre aux attentes. J’étais tout juste au bord du burn-out et je me suis dit que ça ne valait pas la peine de sacrifier ma santé mentale», confie le jeune homme de 26 ans.

Avant de prendre cette décision, il avait essayé à plusieurs reprises de faire des pauses de quelques semaines, des «digital detox». Mais à son retour, il retombait dans les mêmes travers. En tant que créateur, mais également comme consommateur. Il a donc décidé de couper le mal à la racine. «C’est super d’inspirer les gens, mais il ne faut pas s’oublier», ajoute Michael, qui explique avoir pu retrouver la paix intérieure.

Ils sont comme lui de plus en plus nombreux à constater les dégâts de l’utilisation abusive des médias sociaux. Alors certains tentent de «se sevrer», comme l’explique Anissa, également créatrice de contenu et animatrice du podcast Outrospection.lu .

«J’utilisais Instagram pour faire de la veille mais j’étais comme aspirée dans une espèce de faille spatio-temporelle. J'y allais dessus de manière automatique, je passais beaucoup de temps, je me comparais aux autres», explique la jeune femme de 29 ans, qui admet être devenue de moins en moins créative.

À la recherche d'un remède, elle a commencé par désactiver les notifications, avant de désinstaller l’application de son smartphone. Désormais, elle ne suit plus de comptes mais garde son profil actif pour communiquer avec sa communauté. Un équilibre qui lui convient parfaitement.

410 000 utilisateurs au Luxembourg

Les principaux motifs qui poussent certains utilisateurs à prendre leurs distances avec les réseaux sociaux, ou à parfois les quitter définitivement, sont le sentiment de perte de temps et le manque de productivité. «Je n’avais pas atteint mes objectifs, j’ai regardé mon temps d’écran sur les réseaux sociaux et j’ai décidé de supprimer Snapchat et Instagram, qui me prenaient beaucoup de temps. Je réinstalle Instagram quand je pars en vacances pour partager mes voyages», explique un jeune spécialiste des ressources humaines de 27 ans.

Selon la dernière étude réalisée par We are social , environ 410 000 personnes utilisaient les réseaux sociaux au Luxembourg en janvier 2021. C'est près de 65% de la population.

(Yannis Bouaraba / L'essentiel )

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