Babyoil: «La scène locale manque de soutien!»

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Babyoil: «La scène locale manque de soutien!»

Le groupe luxembourgeois Babyoil s'est prêté à une interview exclusive avec «l'essentiel» lors de la soirée de lancement de son nouveau disque intitulé ]skc:].

«L'essentiel»: Votre dernier disque remonte à 1998. Qu'est-ce que Babyoil a fait depuis?
Babyoil: En fait, Babyoil n'a jamais vraiment cessé d'exister. On avait fait une pause début 2001 jusqu'environ 2004, mais on n'a jamais arrêté la musique. On avait tous des projets à part. Mais l'idée d'abandonner Babyoil pour de vrai est inimaginable ainsi que l'idée de changer de nom, comme le font beaucoup d'autres groupes après une pause. Nous, on restera toujours les Babyoil!

D'où vient le nom «Babyoil»?
Eh bien, on avait une liste avec des noms tout à fait ridicules, mais on n'arrivait pas à se décider. Babyoil nous a été proposé par des personnes externes. Il était à «chier», mais tellement authentique qu'on l'a gardé. Aussi à cause de sa connotation érotique... on s'imprègne d'huile... (rires) et on s'imprègne de musique et de l'ambiance qui s'en dégage. Une certaine attitude rock'n'roll.

Comment combinez-vous vos vies de musiciens et votre travail?
Malheureusement, ce sont deux choses différentes, car on ne peut pas vivre de la musique au Luxembourg. Bien sûr qu'on a tous des boulots pour gagner notre vie. Il faut bien payer les factures. Mais on cherche un «label» sérieux qui voudrait bien produire notre disque à grande échelle. Et qui sait, peut-être qu'on pourra quand même vivre un jour ou l'autre de notre musique, car c'est notre rêve à tous.

Qu'est-ce que le Luxembourg devrait changer dans le secteur culturel?
Notre gouvernement devrait commencer par ne pas oublier les musiciens locaux. Pour le moment, il n'y a aucun soutien sérieux de la part du ministère de la Culture, ni des maisons de production luxembourgeoises, qui elles préfèrent produire des groupes étrangers. Nous, on reste pour eux qu'un groupe luxo...! On pense que si nos politiciens pouvaient changer de mentalité à l'égard de la musique, on pourrait faire beaucoup plus. Mais c'est leur soutien et leur intérêt qui font défaut.

Quelles sont vos influences musicales?
Tout ce qu'on écoute. Les groupes qu'on aime bien. Mais on préfère ne pas donner de noms, car on risque par après d'être comparés à eux. On préfère que notre public se fasse sa propre idée sur notre musique sans se sentir influencé par nos goûts.
Si vous pouviez être en première partie d'un groupe/artiste célèbre, lequel choisiriez-vous?
Les Smashing Pumpkins seraient un excellent choix. Je pense qu'on est presque unanimes là-dessus. Muse et Blond Redhead aussi. Ou pourquoi pas Avril Lavigne (rires)... Céline Dion serait peut-être moins bien...!

Quels sont vos projets pour l'avenir?
Tout d'abord promouvoir notre CD. Montrer de quoi on est capables. L'idée de faire une vidéo nous trotte aussi dans la tête depuis un certain temps. Mais le plus important, c'est qu'on veut arrêter de jouer dans des cafés pourris. On essaye d'approcher des cafés spécialisés ainsi que des salles de concert, au Luxembourg et à l'étranger. Vers la fin de l'année, on va probablement aussi travailler de nouvelles chansons et repasser en studio... mais là on en a peut-être déjà dit un peu trop (rires).

Vous avez un message particulier à faire passer?
La scène musicale locale devrait être plus reconnue et l'État devrait investir beaucoup plus d'argent dans le secteur culturel au lieu de se fixer sur les secteurs économique et bancaire.
Un grand merci à Philippe (Flappi) pour son travail et son soutien. On ne serait pas là sans des personnes comme lui.

Propos recueillis par Luc Wies

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