Italie – Berlusconi démissionnera mi-novembre

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ItalieBerlusconi démissionnera mi-novembre

Dès que les mesures budgétaires et les réformes économiques auront été votées par le Parlement, Silvio Berlusconi tirera sa révérence.

Silvio Berlusconi et Umberto Bossi.

Silvio Berlusconi et Umberto Bossi.

AFP

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi démissionnera juste après l'adoption par le Parlement des mesures budgétaires et des réformes économiques promises à l'Union européenne pour éviter la contagion de la crise de l'euro, a annoncé mardi la présidence de la République, confirmé par Berlusconi lui-même peu après. M. Berlusconi a indiqué au président Giorgio Napolitano dans un entretien d'environ une heure, être «conscient des conséquences du résultat du vote» de mardi à la Chambre des députés, où il est apparu qu'il n'avait plus la majorité absolue. M. Berlusconi a toutefois «exprimé sa vive préoccupation pour l'urgente nécessité de donner des réponses concrètes aux attentes des partenaires européens avec l'approbation de la loi de finances (2012), amendée à la lumière des observations et propositions de la Commission européenne».

Le calendrier actuel prévoit l'approbation de ces mesures d'ici le 15 novembre au Sénat et d'ici la fin du mois à la Chambre des députés. Il pourrait toutefois être modifié. Une fois les mesures adoptées, M. Berlusconi démissionnera et le président consultera tous les partis pour voir s'il est possible de constituer un gouvernement avec une nouvelle majorité ou pas. Le gouvernement a réussi à faire adopter à la Chambre, mardi, le bilan 2010 de l'État italien, uniquement grâce à l'abstention de l'opposition et n'a recueilli que 308 voix alors que la majorité absolue est de 316 voix. Le chef du principal parti d'opposition de gauche, Pier Luigi Bersani, a aussitôt appelé le Cavaliere, 75 ans, à «prendre acte de la situation et à démissionner».

L'insubmersible a coulé

Même son allié clé de la Ligue du nord, Umberto Bossi, lui a suggéré de passer la main, par exemple à son dauphin le secrétaire général du PDL, son parti, Angelino Alfano, qui pourrait diriger un exécutif élargi aux centristes. Gianni Letta, bras droit de M. Berlusconi, a aussi été pressenti. Des noms comme celui de l'ex-commissaire européen et économiste Mario Monti circulent aussi pour mener un éventuel gouvernement d'union nationale qui serait soutenu aussi bien par des formations de droite que de gauche.

Silvio Berlusconi est le chef de la droite italienne depuis 17 ans, l'un des hommes les plus riches du pays, un magnat de la télévision, même s'il est désormais plus célèbre pour ses frasques sexuelles ou ses déboires judiciaires. Son parcours a été interrompu, mardi, face aux brèches de sa majorité qui faisait eau de toutes parts: une situation insoutenable qui, alliée à un taux de popularité à son plus bas historique (22%), a contraint le roi des politiciens italiens, 75 ans, apparemment insubmersible, à jeter l'éponge.

(L'essentiel Online/AFP)

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