Dans le Pacifique: Biden lance un spectaculaire programme de sous-marins avec l'Australie et le Royaume-Uni

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Dans le PacifiqueBiden lance un spectaculaire programme de sous-marins avec l'Australie et le Royaume-Uni

Joe Biden a dévoilé lundi un spectaculaire programme militaire dans le Pacifique, vivement critiqué par la Chine.

Rishi Sunak et Joe Biden ont rendez-vous pour finaliser le projet que la France a vécu comme une trahison.

Rishi Sunak et Joe Biden ont rendez-vous pour finaliser le projet que la France a vécu comme une trahison.

10 Downing Street

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan a commencé à esquisser les contours de ce programme lundi à bord de l'avion emmenant le président américain en Californie. Le programme se déroulera en trois phases. Tout d'abord une phase de familiarisation de l'Australie - qui n'a pas de sous-marins à propulsion nucléaire, ni de technologie nucléaire qu'elle soit militaire ou civile - avec ces engins, via la «formation de marins, ingénieurs, techniciens», a dit Jake Sullivan. Il a indiqué que l'objectif était, au cours de la décennie, d'avoir des «déploiements» de sous-marins américains et britanniques en Australie.

Dans un deuxième temps, l'Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe «Virginia», avec une option sur deux navires submersibles supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030. Enfin - c'est la troisième, et la plus ambitieuse étape du programme - les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni vont s'associer pour une nouvelle génération de sous-marins, baptisée SSN-AUKUS, a annoncé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche. Le président américain, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le chef du gouvernement australien Anthony Albanese ont rendez-vous dans une base navale à San Diego pour formaliser ce projet.

«Un engagement sur des décennies, et peut-être même un siècle»

Ces engins, à propulsion nucléaire et à armement conventionnel, vont impliquer des «investissements importants» dans les trois pays, a-t-il précisé. Les sous-marins à propulsion nucléaire sont difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et peuvent embarquer des missiles de croisière sophistiqués. Ce programme représente pour les États-Unis «un engagement sur des décennies, et peut-être même un siècle», a dit le conseiller.

L'objectif, a-t-il assuré, n'est pas «de partir en guerre» mais «de dissuader tout conflit». Interrogé à plusieurs reprises sur les critiques de la Chine, il a assuré que Washington avait déjà abordé le sujet directement avec Pékin, et ne prenait personne par surprise. «Nous sommes très sereins à propos de la manière dont nous avons conçu l'alliance AUKUS», a assuré Jake Sullivan, pour qui le but des États-Unis est d'assurer «la paix et la stabilité dans la région indo-pacifique».

La France s'est sentie «trahies», la Chine contrariée

Ce nouveau partenariat militaire, très étroit et très ambitieux, ne fait pourtant pas que des heureux. La conclusion de l'alliance AUKUS, avec pour corollaire l'annulation par Canberra du contrat d'acquisition de 12 sous-marins français, avait donné lieu en 2021 à une crise diplomatique avec la France, qui avait crié à la «trahison».

L'affaire est depuis retombée, à force d'intenses manœuvres diplomatiques, dont une visite d'État du président français Emmanuel Macron aux Etats-Unis début décembre. Joe Biden a d'ailleurs appelé son homologue français le 7 mars, et les deux hommes ont notamment, selon la Maison Blanche, discuté de leur «coopération» dans l'océan Indien et en Asie. L'indignation de la France a surtout fait place aux critiques de la Chine, engagée avec les États-Unis dans une rivalité économique et stratégique acharnée.

«Nous appelons les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle» et à «faire davantage de choses pour encourager la paix et la stabilité régionales», avait déclaré Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avant les annonces de lundi.

(AFP)

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