Journaliste tuée à Malte – Bruxelles veut voir les «barbares» payer

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Journaliste tuée à MalteBruxelles veut voir les «barbares» payer

Une blogueuse, qui a dénoncé la corruption du gouvernement maltais, avait été tuée mi-octobre dans l'explosion de sa voiture.

La Commission européenne a demandé ce vendredi aux autorités maltaises de retrouver les «barbares» qui ont tué la journaliste d'investigation, Daphné Caruana Galizia, mi-octobre, en plaçant une bombe sous sa voiture. Ses funérailles ont lieu ce vendredi après-midi.

Caruana Galizia enquêtait sur des scandales de corruption et des affaires de blanchiment d'argent et de trafic d'influence. Elle avait notamment révélé en avril que l'épouse du Premier ministre maltais Joseph Muscat était la bénéficiaire d'une société-écran au Panama, appelée Egrant, au sein de laquelle un million de dollars avait été déposé via l'Azerbaïdjan. Ces accusations ont été démenties par le Premier ministre et sa femme.

Démocratie en jeu

D'après le vice-président de la Commission européenne, tous les yeux sont actuellement rivés sur Malte. «Nous voulons que les responsables, directs et indirects, de cet horrible assassinat soient traduits en justice. Et nous voulons que l'enquête puisse se dérouler dans les meilleures conditions, de sorte que tout autre fait qui pourrait émerger puisse faire l'objet de poursuites et que les éventuels problèmes structurels soient réglés», a écrit Frans Timmermans, dans un communiqué.

D'après lui, la démocratie est en jeu sur Malte où Joseph Muscat, sa femme et d'autres responsables politiques ont déposé plainte en diffamation contre des journalistes ayant publié des allégations de corruption et de blanchiment d'argent. «Cela n'aura pas lieu en Europe. Pas sous la surveillance de la Commission européenne», a-t-il déclaré.

Dans un autre communiqué, le président de la Commission a formellement condamné ces attaques. «Le droit des journalistes d'enquêter, de poser des questions embarrassantes et de travailler efficacement est au cœur de nos valeurs et doit être garanti à chaque instant», explique Jean-Claude Juncker. Joseph Muscat a promis une investigation minutieuse et offert une forte récompense à quiconque fournirait des informations sur sa mort.

(L'essentiel/ats)

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