FootballC'est la course pour finir le stade d'Albanie-France
L'«Air Albania Stadium» doit être entièrement terminé d'ici dimanche, pour affronter les champions du monde, lors du dernier match qualificatif pour l'Euro 2020.

Attention, peinture fraîche! L'Albanie s'est lancée dans une course contre la montre pour achever à temps le stade flambant neuf qu'elle compte inaugurer dimanche, à Tirana, face aux champions du monde français, un match au faible enjeu sportif qui se jouera néanmoins à guichets fermés.
À quelques heures de cette rencontre de qualifications pour l'Euro 2020 entre des Bleus déjà qualifiés et des Albanais déjà éliminés, plus de 200 personnes ont travaillé nuit et jour pour mettre la dernière main aux travaux du stade de 22 000 places, situé en plein cœur de la capitale.
«Les spectateurs seront assis ici»
Sous la supervision d'inspecteurs de l'UEFA, les ouvriers se sont affairés ces derniers jours pour installer des câbles ou poser des pavés dans un concert de coups de marteaux, de grincements de perceuses et de ronflements d'aspirateurs. Le président de la Fédération albanaise de football, Armando Duka, s'est toutefois voulu rassurant: le match sera bien «disputé le 17 novembre» dans le stade homologué lundi par l'UEFA. «Les spectateurs seront assis ici, c'est confirmé», a-t-il dit à l'AFP. Malgré les «derniers détails dont on s'occupera jusqu'à la dernière seconde, tout ce qui est essentiel pour le déroulement d'un match est prêt».
L'Albanie, qui avait participé à l'Euro 2016 en France, sa première phase finale de compétition majeure, a été éliminée de la course à l'édition suivante avant même son dernier match dimanche contre les Bleus. Ce qui ne tempère pas, loin s'en faut, l'enthousiasme de ce petit pays de moins de trois millions d'habitants, où le football est le sport-roi. «Un match contre les champions du monde est toujours très important» mais celui-ci «l'est encore plus pour nous, car il sera disputé dans le nouveau stade dont nous rêvons depuis longtemps», résume Armando Duka.
«Comme des petits pains»
La demande de billets a été trois fois supérieure aux capacités, souligne Andi Vreçani, responsable communication de la Fédération. Alors qu'un millier de places ont été réservées aux supporters français, les billets sont partis «comme des petits pains». «Difficile de satisfaire tout le monde», confirme Armando Duka. «J'ai dû changer de numéro de téléphone, ma femme doit faire pareil», plaisante-t-il.
Initialement, la FFA avait envisagé d'inaugurer le site en y accueillant Andorre jeudi (2-2). Mais la tentation d'affronter les champions du monde a été la plus forte. Et certains se prennent même à rêver d'une victoire face aux grands Bleus. «Nous allons faire l'impossible, donner notre maximum pour que l'impossible devienne possible», assure ainsi le gardien de but de la sélection albanaise, Thomas Strakosha (Lazio).
«La France prend au sérieux l'Albanie», a prévenu l'ambassadrice de France en Albanie, Christina Vasak, alors que le président français Emmanuel Macron avait dû s'excuser auprès des autorités albanaises après la diffusion par erreur de l'hymne d'Andorre avant le match aller. Dessinée par l'architecte italien Marco Casamonti, la nouvelle enceinte octogonale surmontée d'une tour de 25 étages, la plus haute de Tirana, est bâtie sur le site de l'ancienne Arena Kombetare. Sa façade rouge et noire aux couleurs de l'Albanie dessine des motifs traditionnels inspirés du folklore national, selon Andi Vreçani.
«Un des plus beaux d'Europe»
Le Premier ministre Edi Rama, qui était artiste peintre avant d'embrasser la carrière politique, a lui même émis quelques suggestions sur l'architecture des lieux. C'est «l'un des plus beaux d'Europe», assure-t-il. Mais la beauté a un prix, en l'occurrence 75 millions d'euros. Du coup, le stade portera pendant cinq ans le nom officiel d'«Air Albania Stadium» du nom d'une compagnie aérienne devenue partenaire-titre à hauteur de 3,2 millions d'euros sur la période.
L'UEFA a également mis au pot une enveloppe de 10 millions d'euros, le reste étant financé par la société privée albanaise Albstar. À l'approche du grand jour, le sélectionneur d'Albanie, le technicien italien Edy Reja, s'est dit «très ému». «J'ai invité ma famille à assister au match. C'est un moment très important pour le pays. Ce stade sera une carte de visite de l'Albanie en Europe», a-t-il conclu.
(L'essentiel/afp)