Esport au Luxembourg «C'est plus dur de faire sa place en tant que femme»
Seule fille à disputer les POST Esports Masters, Lunarie se livre sur les difficultés des femmes dans l'e-sport.
- par
- Nicolas Grellier
Lunarie n'est que la seconde joueuse à participer aux PEM.
Créatrice de contenu sur les réseaux sociaux, streameuse sur Twitch et en lice cette année aux POST Esports Masters (PEM): lorsqu'elle n'a pas le nez dans ses cours d'ingénieur en aéronautique, l'Allemande Lunarie vit pleinement sa passion pour l'e-sport.
Cette année, la spécialiste du jeu «Clash Royale» est la seule fille engagée dans la compétition luxembourgeoise, la première joueuse à y participer depuis 2020. «Je suis très heureuse d'avoir pu me qualifier, sachant que c'était ma troisième tentative», précise-t-elle.
«J'ai reçu des messages privés et des tweets inappropriés»
La gameuse d'Aix-la-Chapelle n'a remporté qu'une seule rencontre en saison régulière mais sa présence, au bout d'une phase de qualification pendant laquelle elle a pris le dessus sur de nombreux joueurs, a contribué à l'ouverture d'une discipline très masculine au Luxembourg, comme partout dans le monde.
«Quand vous êtes la seule fille, vous devenez une cible, détaille l'étudiante. Les gens vous remarquent davantage et vont avoir plus tendance à vous critiquer. C'est plus dur de faire sa place en tant que femme.» Cette défiance de certains gamers, Lunarie l'a aussi constatée sur la scène grand-ducale. «J'ai reçu des messages privés et des tweets inappropriés, reconnaît la gameuse de 22 ans. Mais j'étais prête pour ça».
Si elle trouve que les ligues réservées aux femmes peuvent aider, elle n'estime pas que ce type de dispositifs puissent être une solution sur le long terme pour faire bouger les lignes. Forte de cette première expérience dans une compétition, elle sera de nouveau sur la ligne de départ des POST Esports Masters la saison prochaine. Et pourquoi pas face à d'autres joueuses?