Nicolas Sarkozy«C'est une injustice, ce n'est pas terminé»
Un incident a opposé le juge Jean-Michel Gentil et Nicolas Sarkozy qu'il venait de mettre en examen, jeudi à l'issue de l'audition de l'ancien président, a-t-on appris samedi.

«L'atmosphère était très tendue en fin de confrontation, a confirmé cette source, M. Sarkozy a tenu des propos que Jean-Michel Gentil a ressentis comme une menace, et il a voulu les faire acter par sa greffière. Mais Me (Thierry) Herzog, l'avocat de M. Sarkozy, s'y est opposé de façon forte», a ajouté cette source. Selon Le Monde et Le Parisien qui relatent l'incident, Nicolas Sarkozy, qui venait d'être mis en examen pour abus de faiblesse par M. Gentil et ses collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, a d'abord dénoncé «une injustice».
Puis, comme le juge lui disait que l'audition était terminée, il aurait ajouté, selon Le Monde: «Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là», et selon Le Parisien, «je ne crois pas, non. Ce n'est pas terminé». L'avocat de M. Sarkozy, Me Herzog, n'était pas joignable samedi matin. En revanche celui de M. Gentil, Me Rémi Barousse, a remarqué que «l’État de droit est le fondement de la démocratie, et que se faire ainsi vilipender, montrer du doigt, est le signe d'un État de droit pas encore complètement digéré et accepté, où l'ancien souverain semble quelque chose de sacré et d'intouchable».
Me Barousse, avocat, ami et ex-collègue magistrat de M. Gentil, a rappelé que celui-ci travaille de manière collégiale dans cette affaire: «Toutes les décisions sont prises à trois», a-t-il remarqué. Il a estimé que «le juge a sans doute été un peu outré de la violence des attaques contre lui», mais «qu'il continuera à instruire son dossier jusqu'au bout».
(L'essentiel Online/AFP)
L'affaire Bettencourt
L'affaire a été déclenchée en juillet 2010 par l'ex-comptable des Bettencourt, qui avait alors déclaré à la police s'être vu réclamer 150 000 euros en liquide par leur ancien homme de confiance, Patrice de Maistre, début 2007. Celui-ci lui avait assuré, selon la comptable, vouloir les donner à l'ancien ministre Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Des membres de l'entourage de la milliardaire ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy plusieurs fois pendant cette période. Les juges cherchent à établir si M. Sarkozy a commis un abus de faiblesse aux dépens de Mme Bettencourt, alors âgée de 84 ans, en lui demandant de l'argent pour financer sa campagne.