Résultats en berneCargolux devrait perdre 20 millions d'euros en 2014
LUXEMBOURG - La compagnie luxembourgeoise de fret, qui avait enregistré un bénéfice l'an dernier, renoue avec les déficits en 2014.
Aucun licenciement n'est à l'ordre du jour, promet le PDG Dirk Reich.
Les ennuis reprennent pour Cargolux. Comme l’a expliqué le nouveau PDG, Dirk Reich à la presse mercredi soir, la compagnie de fret s’attend à une perte minimale de 20 millions d’euros cette année. Après plusieurs années très difficiles, Cargolux avait renoué avec les bénéfices en 2013. «Nous sommes presque revenus à notre niveau de 2008, l’année de la crise. Les trois derniers mois ont été catastrophiques».
Aucun licenciement ne serait à l’ordre du jour, mais le PDG prévoit un plan d’économie de 200 à 250 millions de dollars d’ici 2017, qui devrait être l’objet de vifs débats lors des prochaines négociations collectives. Les nouvelles recrues seront embauchées via les filiales Cargolux Italia ou Smart Cargo, où les conventions collectives sont plus avantageuses pour l’employeur. L’affréteur espère ainsi économiser jusqu'à 50% sur les coûts salariaux. Les syndicats sont pour le moment sceptiques, mais Dirk Reich espère «trouver un accord d'ici la fin de l'année».
Baisse des cours du fret aérien
La situation de Cargolux est paradoxale. La compagnie a enregistré un volume record de 3 568 millions de tonnes au kilomètre transportées en juillet, ce qui la place en septième position au niveau mondial. Avec une croissance de 14,6%, à faire frémir de jalousie les leaders du secteur Emirates et Cathay Pacific. «Rien que pendant la première semaine de septembre, nous avons affrété 162 avions, dont 78 depuis le Luxembourg. Des chiffres jamais atteints auparavant», explique Dirk Reich.
Le carnet de commandes rempli n’a pas empêché la compagnie de brûler 255 millions de dollars durant les six dernières années. Les principales raisons se trouvent en Afrique et en Amérique du Sud, où Cargolux «concentre 80% de ses pertes, alors qu’elle n’y envoie que 20% de sa flotte». Cargolux doit également faire face à la baisse continuelle des cours du fret aérien, qui durera encore plusieurs années, selon Dirk Reich.
Une quinzaine de vols par semaine vers Zhengzhou en juin 2015?
«Cargolux a besoin d’un autre business model», selon le PDG de Cargolux. Le temps des appareils de même taille pour chaque vol serait révolu. «Nous devons faire de la spécialisation l’un de nos chevaux de bataille». Reich imagine de nouvelles opportunités comme le transport par charter, le leasing d’avions, le transport par camions, la maintenance et le e-commerce.
Dirk Reich espère également beaucoup du partenariat avec les investisseurs chinois de HNCA et l'aéroport de Zhengzhou. «Les vols vers la Chine se déroulent mieux que prévu. La semaine dernière, nous avons affrété trois vols. Nous pourrions en effectuer neuf par semaine à la fin de l'année, puis quinze en juin 2015».
(L'essentiel)