Strasbourg: «Ce jour-là, on a envoyé notre enfant à la mort»

Publié

Strasbourg «Ce jour-là, on a envoyé notre enfant à la mort»

STRASBOURG – Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné jeudi à douze mois de prison avec sursis un animateur périscolaire qui avait fabriqué un engin de gravure sur bois ayant électrocuté à 2 000 volts un enfant de dix ans.

AFP

Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné jeudi à douze mois de prison avec sursis un animateur périscolaire qui avait fabriqué un engin de gravure sur bois ayant électrocuté à 2 000 volts un enfant de dix ans. «Les fautes commises sont tellement graves qu'il fallait condamner au maximum légal», a souligné la juge, Isabelle Karolak. La peine a néanmoins été assortie d'un sursis, car l'animateur présentait un casier judiciaire vierge.

Il a également été condamné à cinq ans d'interdiction d'encadrement d'enfants, «afin de protéger la société et les enfants à son contact», a souligné la magistrate. L'association Les Disciples, qui employait cet animateur de 59 ans, poursuivie comme ce dernier pour manquement à une obligation de sécurité, a été condamnée à une amende de 50 000 euros, «pour marquer la gravité des fautes commises», a précisé la juge.

Plusieurs greffes et amputations

Le tribunal a donc été plus loin que les réquisitions du parquet, qui avait sollicité dix mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende. En juin 2019, dans une école primaire de Strasbourg, l'animateur avait apporté un engin bricolé à partir d'un transformateur de micro-ondes pour proposer aux écoliers une activité de gravure sur bois selon le procédé de Lichtenberg, qui consiste à faire passer un courant électrique à très haute tension pour creuser un matériau à des fins décoratives, selon un phénomène similaire à la foudre.

L'écolier avait reçu une décharge électrique de 2 000 volts, qui avait également atteint l'animateur. L'enfant, brûlé au troisième degré au thorax et aux avant-bras, avait subi un arrêt cardiaque de dix minutes, avant d'être réanimé. Il avait été hospitalisé un mois et avait subi plusieurs greffes et amputations, notamment au niveau des doigts.

«Ce jour-là, on a envoyé notre enfant à la mort, il est mort pendant dix minutes», ont déploré les parents, Marie-Christine et Joël Bottazzi, parties civiles. Ils ont exprimé leur «soulagement» devant les peines prononcées et leur sentiment «d'avoir été entendus à l'audience par la juge». «Les réquisitions du procureur, ça nous avait remis un coup de poignard dans le cœur, on avait l'impression que la vie de notre enfant ne valait vraiment pas grand-chose», a déclaré la mère.

(AFP)

Ton opinion