«Ce sont des vies qui sont en jeu»
LUXEMBOURG - Tous les contrats ont été
rompus depuis l'annonce
de la liquidation de
la Landsbanki. Une
situation pour le moins inextricable.
«Tous les contrats ont été rompus vendredi dernier. Je sais que je dois partir, mais quand? Il ne s'agit pas que de capitaux, mais ce sont des vies qui sont en jeu». Arrivée l'an passé à la Landsbanki en provenance d'Islande, Gunnhildur n'a plus aucun espoir de rester au Luxembourg. Heureusement, elle est célibataire et pourra compter sur l'aide de ses proches pour se reconstruire une fois de retour au pays.
Palli, 41 ans, travaille depuis neuf ans pour la Landsbanki. Expatrié, il est - était - lui aussi logé par son employeur. «J'ai trois enfants qui sont scolarisés ici au Luxembourg, mon épouse en attend un autre. Quand nous avons appris la nouvelle, notre premier réflexe a été de retirer le plus jeune du précoce», explique-t-il.
Père de deux autres enfants vivant en Islande, Palli a pourtant la ferme intention de rester au Grand-Duché. «Ma famille n'a emménagé que cet été. Nous nous plaisons bien ici. Je vais tout faire pour reprendre le bail tenu par la Landsbanki pour ma maison», ajoute-t-il.
Dans l'incertitude la plus totale, cet informaticien de formation regrette particulièrement l'obscurantisme avec lequel le liquidateur mène l'affaire. «Nous avons énormément de questions sans réponse concernant nos salaires, nos congés, nos logements ou les voitures de société. Mais le plus décevant c'est qu'il y a des gens qui essaient de profiter de la situation, de notre malheur pour s'enrichir».
Patrick Théry