Oscar Isaac - «C’était compliqué de passer d’une identité à l’autre»

Publié

Oscar Isaac«C’était compliqué de passer d’une identité à l’autre»

Dans la minisérie «Moon Knight», Oscar Isaac incarne un justicier souffrant d’un trouble dissociatif de l’identité au service d’une divinité égyptienne.

par
Miguel Cid, Londres

Disponible dès le 30 mars 2022 sur Disney+, la fiction «Moon Knight» est consacrée à un superhéros peu connu de l’univers Marvel. L’acteur américano-guatémaltèque de 43 ans, que l’on a vu dans le carton «Dune», y joue Steven Grant et son alter ego, Marc Spector.

Comment se prépare-t-on à jouer quelqu’un qui souffre d’un trouble dissociatif de l’identité?

Je me suis beaucoup documenté. J’ai d’abord composé le personnage de Steven Grant et essayé de comprendre comment on vit avec ce trouble. Le livre de Robert Oxnam, «A Fractured Mind», dans lequel l’auteur raconte sa propre expérience, a été ma bible. Cette maladie est comme un superpouvoir parce qu’elle est créée par l’esprit humain pour surmonter un traumatisme terrible.

Steven Grant parle souvent à son alter ego Marc Spector dans des miroirs. Comment vous y êtes-vous pris pour passer d’une identité à l’autre?

C’était compliqué. Les premiers mois, j’ai demandé à tourner d’abord les scènes avec Steven, puis celles avec Marc. J’ai fait venir mon frère (ndlr: Michael Hernandez) qui est aussi acteur pour jouer l’autre version de moi quand nous devions dialoguer. Peu à peu, je me suis senti plus à l’aise et flexible. À la fin, je pouvais sauter d’une identité à l’autre sans effets spéciaux ni miroirs.

Comment a réagi votre famille en apprenant que vous alliez incarner Moon Knight?

Ce n’est pas un personnage très connu, mais quand j’ai raconté l’histoire, tout le monde était emballé. J’ai décidé de rendre Steven Grant socialement inapte, même s’il n’était pas écrit ainsi. Je l’ai joué comme ça devant mes gosses et ma femme et ils l’ont trouvé très drôle. Alors, je l’ai présenté à Kevin Feige (ndlr: le président des studios Marvel) qui m’a donné le feu vert.

Pourquoi faire de «Moon Knight» une série plutôt qu’un film?

Je pense qu’on a eu beaucoup de chance d’en faire une minisérie parce qu’on a pu être plus expérimental. Il n’y a pas eu le stress de devoir faire un démarrage à 200 millions de dollars le premier week-end d’exploitation. Du coup, on a pu développer le côté étrange, horreur psychologique ainsi que les traumatismes et abus à l’origine du personnage.

Gaspard Ulliel, qui est décédé le 19 janvier 2022, joue un petit rôle dans un épisode qui lui est dédié. Quels souvenirs gardez-vous de lui?

Je l’ai trouvé incroyablement doux, expressif et gentil. Il était toujours partant pour essayer de nouveaux trucs, vu qu’on modifiait parfois le script à la dernière minute. Je me sens chanceux d’avoir passé ces trois jours avec lui. Il m’a parlé de son fils et de sa famille et mes pensées vont à eux. C’est tragique ce qui lui est arrivé.

Ton opinion

0 commentaires