Crise au LuxembourgCollègues harcelés, un phénomène en hausse
LUXEMBOURG - Le Covid-19 n’aura pas fait baisser le harcèlement au travail. Au contraire, même les mesures sanitaires sont sources de moqueries.

La crise du Covid-19 n’aura pas fait disparaître le harcèlement au travail.
«Avec la reprise du travail, maint salariés vulnérables au coronavirus nous ont contactés pour des situations où les mesures de sécurité, comme le port du masque ou la distanciation, ne sont pas appliquées, voire sont banalisées et ridiculisées par des collègues ou des responsables de travail», relate Magdalena Mida, directrice de la Mobbing ASBL.
La crise du Covid-19 n’aura pas fait disparaître le harcèlement au travail.
Au contraire, elle lui permet de prendre de nouvelles formes. La reprise aussi a été compliquée, pour certains salariés qui ont dû prendre le congé pour raisons familiales ou le chômage partiel et se sont retrouvés «face à des problèmes relevant du droit du travail». Et pour ceux en détresse psychologique «face à la situation au travail mais aussi à l’incertitude de la situation globale liée à la pandémie», détaille-t-elle.
«Le mobbing démotive et cause des arrêts maladie»
Au-delà de la pandémie, le harcèlement continue à augmenter «avec la hausse du nombre de travailleurs. Et pour des raisons contextuelles comme la digitalisation qui fait pression sur l’emploi». Le ministre du Travail, Dan Kersch, a annoncé la très attendue loi antimobbing pour 2021. Pendant la pandémie, le groupe de travail dédié a pu s’avancer sans retard sur l’avant-projet de loi.
«Il faut rappeler aux patrons que le mobbing démotive et cause des arrêts maladie», insiste Magdalena Mida. Selon les dernières estimations, l’impact économique des arrêts maladie liés au harcèlement était de 93 millions d’euros en un an.
(L'essentiel/Séverine Goffin)