Jusice en France: Condamnée à 25 ans de prison pour l'assassinat de son fils de 5 ans

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Jusice en FranceCondamnée à 25 ans de prison pour l'assassinat de son fils de 5 ans

La cour d'assises du Finistère a condamné vendredi Sarah Caro à 25 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de son fils de cinq ans en 2020.

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«C'est un enfant de cinq ans qu'on a assassiné! Un enfant de cinq ans, ça veut vivre. Le meurtre d'un enfant, c'est intolérable!», a lancé l'avocat général Arthur Rigal, vendredi matin. Le magistrat, qui avait requis 30 ans de réclusion pour assassinat, a écarté dans son réquisitoire la thèse de l'accident avancée par l'accusée.

Mme Caro, 29 ans, avait expliqué à la barre que son fils asthmatique était mort, le 20 octobre 2020 à Brest, après avoir joué à un «jeu du coussin» habituel avec lui, qui consistait à s'appuyer sur un oreiller posé sur sa tête. Pendant son réquisitoire, M. Rigal s'est tu pendant une longue minute, dans un silence absolu, pour faire ressentir aux jurés la «sacrée détermination» qu'il faut pour tuer un enfant en l'étouffant avec un coussin. Ce «jeu du coussin», «je n'appelle pas ça un jeu, j'appelle ça la répétition d'une scène de crime», a appuyé le magistrat.

«Un enfant meurt tous les cinq jours de violences familiales»

M. Rigal a égrené les éléments laissant en outre penser à un acte prémédité: mots d'adieu sur le frigo, photos envoyées par l'accusée à sa fille «en souvenir de nous», recherches Internet sur le suicide par médicaments, etc. «Ce projet, elle l'avait», a asséné l'avocat général, estimant que l'accusée, qui a reconnu avoir envisagé de mettre fin à ses jours, avait l'intention de commettre un «double suicide». «Sauf qu'on ne suicide pas quelqu'un d'autre, on le tue», a pointé le magistrat. Selon lui, Mme Caro est «dans le déni», faute de quoi elle «serait devenue folle de culpabilité, folle de chagrin, folle de honte peut-être».

Un peu plus tôt, l'avocate de l'association «La Voix de l'enfant», Me Laurence Mallet, avait elle aussi jugé «complètement absurde» cette thèse du jeu «qui aurait prétendument mal tourné». «On n'est pas dans la bataille de polochons», a-t-elle balayé, rappelant qu'«un enfant meurt en moyenne tous les cinq jours de violences familiales».

«Je n'ai jamais voulu tuer mon fils»

Dépressive, titulaire du RSA, Sarah Caro était menacée d'expulsion au moment des faits. Elle élevait seule son fils, qui n'avait pas été reconnu par son père. Sa fille de deux ans, qu'elle avait eue avec un autre homme, était chez son père lors de la mort de son frère. Le père du garçon, Jean-Bernard C., a refusé de témoigner à l'audience. «Un fantôme donneur de leçons» qui «ne sert à rien», a décrit l'avocat général.

À l'audience, Sarah Caro a reconnu avoir pu donner quelques fessées et douches froides à son fils, tout en niant être une mère maltraitante. L'enfant «ne présentait pas de traces de violences chroniques», a pointé son avocate Léa Pérennes, en décrivant une accusée «maladroite», «négligente», «inattentive» mais aimante. «Oui, ce jeu (du coussin) était inadapté (...) Mais ce n'était pas une répétition de scène de crime», a plaidé l'avocate, estimant qu'«aucun élément dans le dossier» ne venait «caractériser un dessein criminel»..

Plaidant la clémence, l'avocate a assuré que sa cliente avait déjà été punie. «Aujourd'hui, la peine qui est la sienne, c'est la peine d'un chagrin intense» liée à la perte de son fils, a-t-elle dit. Née d'une mère alcoolique dans une fratrie de sept enfants, Mme Caro avait connu une enfance «chaotique», faite de violences. Placée en famille d'accueil, elle était tombée enceinte de son fils à 19 ans. «Je n'ai jamais voulu tuer mon fils», a-t-elle lâché vendredi matin avant que la cour se retire pour délibérer.

(AFP)

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