Dopage supposé – Contador joue sa victoire sur le Tour 2010

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Dopage supposéContador joue sa victoire sur le Tour 2010

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) doit décider la semaine prochaine si les traces d'anabolisant trouvés chez l'Espagnol sont une preuve de dopage ou une contamination alimentaire.

Le TAS doit déterminer la semaine prochaine si les traces d'anabolisants retrouvées dans les urines de l'Espagnol peuvent le priver, ou non, de sa victoire sur la Grande Boucle 2010.

Le TAS doit déterminer la semaine prochaine si les traces d'anabolisants retrouvées dans les urines de l'Espagnol peuvent le priver, ou non, de sa victoire sur la Grande Boucle 2010.

AFP

Loin des Champs-Elysées, où le champion était arrivé pour la troisième fois de sa carrière en jaune, c'est à huis clos au siège du TAS à Lausanne, entre lundi midi et jeudi midi, que se déroulera le dernier acte de cette Grande Boucle dont le palmarès est toujours en pointillés. Le TAS a déjà prévenu que ses trois arbitres ne rendraient pas leur décision avant «plusieurs semaines», repoussant à 2012 l'épilogue d'une affaire complexe entre dopage et problème de santé publique.

Si Contador était un coureur lambda attrapé avec des doses caricaturales de produits dopants, les arbitres n'auraient pas besoin de longtemps pour se forger une conviction. Mais le contrôle positif de la star du cyclisme repose sur 50 picogrammes de clenbutérol. Ces traces infinitésimales, détectées dans ses urines le 21 juillet 2010, lors de la journée de repos du peloton à Pau, laissent perplexes, d'autant plus qu'elles n'apparaissent pas dans les contrôles subis par le maillot jaune les jours suivants ou précédents.

Décision espagnole qui ne convainc pas

Pour ses avocats, l'explication est simple: Contador a été contaminé par un steak consommé la veille, du boeuf acheté dans une boucherie d'Irun en Espagne. Toute sa défense consiste à démontrer que l'usage de cet anabolisant pour faire grossir le bétail a beau être interdit dans l'Union Européenne, le risque zéro n'existe pas.

La Fédération de cyclisme espagnole - à qui revenait selon le règlement de mener la procédure disciplinaire - a jugé l'hypothèse hautement plausible et absout le coureur de toute faute en février. Mais la décision espagnole n'a surtout pas convaincu l'UCI, la fédération internationale, ni l'Agence mondiale antidopage, qui ont fait appel devant le TAS.

Aucun indice de transfusion

Ce dernier était prêt à rendre un verdict avant le départ du Tour 2011, ce qui aurait pu éviter à Contador des sifflets en Vendée. Mais de juin, l'audience fut reportée à août à la demande du coureur. Puis à l'automne, à la demande de l'AMA, à qui les avocats du coureur ont adressé 3000 pages de documents à quelques jours de leur rendez-vous à Lausanne.

L'AMA et l'UCI sont restées silencieuses sur les preuves qui leur permettent d'accuser Contador de dopage. Des médias avaient évoqué la piste d'une transfusion sanguine, en relatant qu'une forte concentration de résidus plastiques, caractéristiques des poches de sang, aurait été mesurée dans ses urines en même temps que le clenbutérol. Mais la Fédération espagnole a insisté dans sa décision sur le fait qu'elle n'avait eu aucun indice d'une transfusion.

109 des 208 joueurs du Mondial des moins de 17 ans contaminés

Contador, lui, jure ne s'être jamais dopé. Pour prouver sa bonne foi, l'Espagnol est même passé au détecteur de mensonges. L'ex-reine de l'athlétisme Marion Jones avait eu aussi recours à pareille machine... Elle avait fini en prison pour parjure. Alberto Contador, un pongiste allemand, cinq joueurs de football mexicains ainsi qu'une centaine d'internationaux juniors ont été récemment contrôlés positifs au clenbutérol, mais le coureur espagnol est le seul du lot à être poursuivi par l'AMA. Ce médicament, utilisé normalement pour soigner les animaux, s'est retrouvé de façon récurrente dans l'actualité sportive ces derniers mois.

Pendant le Mondial des moins de 17 ans cet été au Mexique, la Fédération internationale de football a eu la surprise de voir que 109 joueurs sur les 208 engagés présentaient des traces de cet anabolisant. Vu le nombre, la FIFA a compris qu'il ne s'agissait «pas de cas de dopage, mais d'un problème de santé publique» et pointé du doigt les méthodes d'éleveurs peu scrupuleux qui engraissent leur bétail à fortes doses de clenbutérol dans ce pays.

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