Critiques en chaîne contre Dieudonné
L'humoriste français controversé a invité vendredi soir sur scène le négationniste Robert Faurisson, qui conteste depuis plus de 30 ans la réalité de l'Holocauste.
Dernière en date, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) s'en est pris à Dieudonné, qui s'est livré à une nouvelle provocation vendredi soir au Zénith. L'humoriste a invité Robert Faurisson, connu pour être négationniste, pour lui décerner un «prix de l'infréquentabilité et de l'insolence». La Licra a exprimé lundi son "dégoût et son mépris" après le geste de l'humoriste Dieudonné, qui a invité vendredi soir, sur la scène du Zénith de Paris où il se produisait, le négationniste Robert Faurisson.
La Licra "n'est pas surprise par la dernière provocation du condamné pour antisémitisme Dieudonné, qui a cru pouvoir se faire un peu de publicité au Zénith, avant la reprise de son spectacle dans son théâtre de la Main d'Or, en crachant sur les morts de la Shoah avec la complicité de son compère Faurisson, le falsificateur de l'Histoire maintes fois condamné par la justice", écrit-elle dans un communiqué.
Accueilli sur scène par une accolade
La Licra "tient à exprimer son dégoût et son mépris pour ces deux individus et ne tombera pas dans le panneau grossier de Dieudonné, tout en constatant que celui-ci persiste et s'inscrit ainsi dans le lignage de Le Pen en France et d'Ahmadinejad en Iran".
Dans une vidéo en ligne publiée par le site Internet Le Post, qui montre intégralement la scène qui s'est déroulée à la fin du spectacle, Dieudonné déclenche une ovation en l'honneur de M. Faurisson, accueilli sur scène par une accolade. Un "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" a également été remis à l'historien, condamné pour ses thèses niant la Shoah, par une personne déguisée en déporté juif.
«C'est la liberté d'expression qui compte»
Auparavant, la ministre de la Culture, Christine Albanel, s'était déclarée dans un communiqué «consternée» par cette «provocation» qui «heurte et blesse à nouveau les mémoires».
«Dieudonné vient rappeler qu'il est bien un nouveau leader de l'extrême droite en choisissant d'honorer Robert Faurisson», a estimé de son côté l'Union des étudiants juifs de France, selon qui «assister à un spectacle de Dieudonné, c'est participer à un meeting d'extrême droite».
Interrogé par le Journal du Dimanche, Dieudonné affirme qu'il n'est «pas d'accord» avec toutes les thèses développées par le négationniste, par exemple lorsque celui-ci nie la traite des esclaves organisée depuis l'île de Gorée, au large de Dakar, mais «pour moi», dit-il, «c'est la liberté d'expression qui compte».
lessentiel.lu avec AFP