BD – De la débâcle allemande au 1er pas sur la Lune

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BDDe la débâcle allemande au 1er pas sur la Lune

1945. Le rêve est devenu cauchemar. Alors que l'Allemagne nazie est écrasée, ils sont nombreux à tenter de fuir.

Alors que la guerre touche à sa fin, Solveig, Jörg et Aurélius partent à la recherche de Nathan et Nadia. Ces deux ados juifs, échappés du camp de Dora où périrent 20 000 personnes, sont sur les routes afin d'échapper aux derniers sursauts du conflit. Les dangers s'enchaînent autour d'eux. Dans une époque troublée, les différentes forces en présence placent déjà leurs pions pour l'après-guerre.

L'armistice n'est pas encore signé que des savants allemands veulent se vendre à l'ennemi pour s'en sortir. Lancés dans la future course à l'espace, ils se savent «récupérables» à l'image de Werner Von Braun ou d'un de ses sbires, Wolfram Stadler. «Je voulais aborder ces tomes 7 et 8 d'"Airborne 44" du côté allemand, en sachant qu'il serait compliqué de rendre sympathique un soldat SS. C'est la raison pour laquelle Aurélius a un destin si particulier. Il a été pris dans la machine nazie, mais il a tout fait pour la fuir vu les horreurs qu'elle commettait», explique Philippe Jarbinet.

«Fondée sur des faits réels»

En 1945, dans une Allemagne en proie au chaos total, chacun tente de sauver sa peau comme il peut car il sait que tout est perdu. Et Aurélius aide Solveig, Jörg, Nathan et Nadia à s'en sortir. Il sera finalement trahi par ce Wolfram Stadler, trop heureux de pouvoir se vendre aux Américains avec ses cartons de secrets aéronautiques. «Fondée sur des faits réels, notamment le lugubre camp de Nordhausen-Dora que j'ai visité, mon histoire reste une œuvre de fiction. J'ai voulu qu'elle soit le trait d'union entre le pire du pire connu pendant la Seconde Guerre mondiale et le meilleur qui était à venir bien plus tard avec le premier pas de l'homme sur la Lune».

Fier de son bébé, dont la mise en place est de 25 000 exemplaires, Philippe Jarbinet offre un quatrième diptyque qui le conduit de l'Allemagne de 1945 à la Floride de la fin des années 60, de la chute du régime nazi à la mission Apollo 11 qui emmènera le premier homme marcher sur la Lune. «Sans les travaux scientifiques des nazis, notamment au camp de Dora, sans les fameuses fusées V2, les Américains ne seraient pas allés dès 1969 sur la Lune».

C'est que le père des V2, Werner Von Braun, fut récupéré au nez et à la barbe des Russes par les Américains pour travailler à la NASA. «Je n'ai pas d'avis sur Von Braun. Je le montre tel qu'il était en 1945, avec un bras cassé, puis en 1969, au lancement d'Apollo 11», conclut un Philippe Jarbinet déjà au travail sur le prochain diptyque d'«Airborne 44» qu'il appelle «mon bébé».

(Denis Berche/L'essentiel)

«Airborne 44 T. 8 - Sur nos ruines».

Philippe Jarbinet. Casterman.

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