Cycliste et fermier – De Lie trace son sillon sur tous les terrains

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Cycliste et fermierDe Lie trace son sillon sur tous les terrains

BASTOGNE - Quasi champion d’Europe chez les Juniors, le cycliste belge Arnaud De Lie adore s’entraîner au Luxembourg. Quand son travail à la ferme le lui permet.

Arnaud De Lie, 18 ans, champion de Belgique chez les Juniors, s'entraîne régulièrement au Luxembourg quand il ne travaille pas à la ferme familiale à Lescheret.

Arnaud De Lie, 18 ans, champion de Belgique chez les Juniors, s'entraîne régulièrement au Luxembourg quand il ne travaille pas à la ferme familiale à Lescheret.

L'essentiel/Frédéric Lambert

Depuis ses débuts, c’est un jeune cycliste qui a toujours eu une «pancarte» dans le dos. Pas (encore) un crack, mais un solide gaillard dont il ne faut surtout pas lâcher la roue. Champion de Belgique en titre chez les Juniors, Arnaud De Lie, 18 ans, vit à une vingtaine de km de la frontière avec le Luxembourg, «un terrain d’entraînement» qu’il affectionne particulièrement et qu’il a pleinement découvert lors du confinement. «Quand je roule au Nord du Grand-Duché, j’ai l’impression d’être dans les Alpes, tellement c’est beau et dur avec les nombreuses bosses près de Wiltz et de Clervaux».

Cycliste «tout terrain», qui «adore les pavés et quand la météo est degueulasse», Arnaud De Lie, 1,82 m, 77 kg (80 kg en hiver, car il avait pris l’habitude de manger des tartines à 16h quand il rentrait de la ferme), sait qu’avec sa morphologie, il ne gagnera jamais un grand tour avec trois minutes d’avance, «mais ça ne m’empêchera pas d’y claquer une étape». Le jeune homme du petit village de Lescheret, dans la commune de Vaux-sur-Sûre, rêve d’emprunter les sillons de Sagan et de Cancellera, mais il garde la tête froide et surtout les pieds bien ancrés dans la terre.

«Je débriefe mes courses en trayant les vaches avec ma mamie»

Électro-mécanicien depuis juin, Arnaud De Lie débutera une formation de menuisier à la rentrée. Pour «avoir quelque chose en main», «au cas où cela ne fonctionne pas dans le vélo», mais aussi pour continuer à travailler dans la ferme de son père.

Dans une belle exploitation de 500 bêtes, où il nous a reçus, Arnaud a en effet pour mission, «deux heures au matin et deux heures au soir», « juste après l’arrivée du Tour de France pour le moment», de s’occuper de la traite des vaches «en compagnie de sa mamie avec qui il adore débriefer ses courses».

«Travailler à la ferme, ça te donne une rigueur sur le vélo», souligne Arnaud De Lie. «Si en hiver, quand il fait plus mauvais, tu ne t’occupes pas de tes bêtes, elles vont mourir. C’est pareil en cyclisme. Si ta préparation n’est pas bonne, tu vas avoir du mal. Et on ne décide pas de devenir pro sur un coup de tête. C’est une longue préparation».

Même si personne n’est à l’abri d’une mauvaise chute, l’Ardennais se donne les moyens de croire en ses rêves. Et ce n’est pas sa troisième place, au sprint, aux championnats d’Europe Juniors, à Plouay, qui va le décourager. «Même si le speaker a annoncé, dans un premier temps, que j’avais gagné, avant de voir la photo finish où je perds de quelques centimètres», soupire-t-il encore une semaine après. Approché par l’équipe FDJ la foulée, Arnaud De Lie a poliment décliné, car dès janvier, il s’est engagé à faire partie des espoirs de la formation Lotto. «Un premier rêve qui se réalise, même si la route est encore longue...».

Retrouvez l'intégralité de notre entretien ci-dessous.

(Frédéric Lambert / L'essentiel )

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