Crédit 2.0Décrocher un crédit grâce aux réseaux sociaux
De jeunes sociétés financières utilisent la masse de données numériques, le «big data», pour évaluer la solvabilité des demandeurs.

Le principe: obtenir de ses amis un maximum de «J'aime» sur sa demande de crédit afin de la soutenir.
«Si tes amis ont confiance en toi, nous aussi»: c'est par ce slogan et son logo, un «smiley» à la bouche grande ouverte, que Credilikeme, fintech mexicaine spécialisée dans le crédit, s'est fait connaître sur Facebook. Le principe : obtenir de ses amis un maximum de «J'aime» sur sa demande de crédit afin de la soutenir. Lancée en 2012, cette société propose des prêts de 100 à 600 euros, à des taux d'intérêts compétitifs et en quelques jours maximum.
«J'ai eu une réponse quasi immédiate sans avoir à me déplacer et mes amis ont pu donner leurs recommandations sur moi par SMS ou directement par téléphone», explique Maria Gonzalez Becerra, 26 ans, cadre administratif à Mexico. Opérant surtout dans les pays émergents mais aussi aux États-Unis et en Europe, ces fintech se sont développées ces dernières années dans le crédit pour les populations qui en sont exclues faute de disposer d'historique de crédit.
Une «centaine d'indicateurs» sur les réseaux sociaux
Dans cet historique sont enregistrées les données liées au crédit d'un particulier, remboursements comme incidents de paiement. Il est systématiquement étudié par les organismes de crédit pour évaluer la solvabilité des demandeurs. Or, «il existe beaucoup de personnes solvables et fiables sans historique de crédit», la plupart ayant moins de 35 ans, selon Gideon Valkin, cofondateur et directeur général de FriendlyScore, une fintech située à Londres qui utilise réseaux sociaux et big data pour créer de nouvelles méthodes de «score» destinées à inclure ces personnes.
Le «score», traditionnellement utilisé par les organismes de crédit, est une note prédictive sur la capacité d'un demandeur à rembourser un prêt. Il repose sur des corrélations, généralement tenues secrètes par les organismes de crédit, entre une donnée et le fait d'être un bon emprunteur. Plus il est élevé, plus grande est la solvabilité estimée. L'idée est de permettre aux demandeurs de crédit sans historique de fournir une notation de leur risque de défaut basée sur des algorithmes utilisant une «centaine d'indicateurs» contenus dans leurs comptes de réseaux sociaux mais aussi révélés par leur comportement sur Internet (temps passé sur Internet, notamment sur les sites financiers, géolocalisation via IP...).
(L'essentiel/AFP)