Déficit d’équipement, de cadres et de tissus: Malgré les défis, l’industrie russe de la mode rêve de «Made in Russia»

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Déficit d’équipement, de cadres et de tissusMalgré les défis, l’industrie russe de la mode rêve de «Made in Russia»

Malgré des carences profondes, l’industrie de la mode en Russie tente de se construire pour combler le trou béant laissé par le retrait des grandes marques occidentales, depuis l’assaut russe contre l’Ukraine.

An employee works at the garment factory of the YOU clothing brand in Saint Petersburg on August 10, 2023. Despite staff shortages, a lack of equipment and dwindling fabric supplies, Russia's emerging fashion industry is rushing to fill the gap left by the departure of major Western labels such as Adidas, H&M and Zara who have shut up shop in Russia since the conflict in Ukraine began last year. (Photo by Olga MALTSEVA / AFP)

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Déficit d’équipement, de cadres et de tissus... Malgré des carences profondes, l’industrie de la mode en Russie tente de se construire pour combler le trou béant laissé par le retrait des grandes marques occidentales, depuis l’assaut russe contre l’Ukraine.

Neuvième plus gros client pour l’habillement européen avant 2022, la Russie a vu ses importations européennes annuelles chuter de 37,2% l’an dernier, selon le site des professionnels de la mode Fashion network. Sur la même période, la part de marché des enseignes occidentales s’est réduite de 46%, selon la compagnie spécialisée Antro.

Niche

Les autorités russes martèlent, elles, à l’envi, que les sanctions sont l’occasion de construire les industries légères, que la Russie n’a jamais vraiment eues, le pays s’étant toujours focalisé sur les matières premières et l’industrie lourde. De premiers efforts avaient été faits après les sanctions adoptées à la suite de l’annexion de la Crimée en 2014, mais c’est depuis l’offensive en Ukraine et la rupture avec l’Occident que le Kremlin en a fait un leitmotiv.

Dans le monde de l’habillement, des subventions étatiques ont été mises en place avec pour but de développer le «Made in Russia». «L’industrie légère rebondit après 30 ans de stagnation post-soviétique face aux nouveaux défis venant de l’extérieur», estime l’AFP Nadejda Samoïlenko, vice-présidente de l’Union des entrepreneurs de l’industrie légère de Russie, interrogé par l’AFP.

Mais cette petite révolution industrielle n’en est qu’à sa première étape, le pays manquant de cadres, d’ouvriers spécialisés, de tissus... Mme Samoïlenko, active dans le secteur depuis 1978, rappelle qu’avec la chute de l’URSS, l’industrie légère s’est écroulée également: le pays a arrêté la production de tissus et perdu son système de formation de cadres. Résultat, il manque aux fabriques «entre 25% et 50% de spécialistes» dont elles ont besoin. Pour le moment, le «Fabriqué en Russie» reste donc une niche.

(AFP)

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