Dernier jour au bureau pour Bill Gates chez Microsoft
À compter de lundi, la destinée du géant américain des logiciels sera entièrement laissé entre mes mains de Steve Ballmer. Bill Gates compte se consacrer entièrement à sa fondation.
Le départ de M. Gates est surtout symbolique dans la mesure où le troisième homme le plus riche du monde n'exerçait plus de responsabilités opérationnelles au sein de Microsoft. Après avoir cédé la direction générale à M. Ballmer en 2000, M. Gates avait déjà abandonné ses titres d'architecte en chef des logiciels et de patron de la recherche et de la stratégie en juin 2008, comme il s'y était engagé deux ans plus tôt.
Le fondateur de Microsoft conservera d'ailleurs le seul mandat qui était encore sien, celui de président du conseil d'administration. Il reste également le premier actionnaire du groupe, avec environ 8,7% du capital. Mais l'influence de M. Gates était demeurée forte sur la stratégie du groupe et son départ, pour se consacrer à sa fondation humanitaire, est un tournant, qui intervient alors que le groupe cherche à faire évoluer son modèle.
Échec du rachat de Yahoo!
Un modèle, essentiellement axé sur les logiciels payants, qui est de plus en plus nettement bousculé par la révolution internet. Ce grand chamboulement a permis le développement de celui qui se présente aujourd'hui comme le principal concurrent de Microsoft, le groupe Google. L'incursion de Microsoft dans les moteurs de recherche, spécialité de Google, par le biais de son portail MSN, a connu des résultats mitigés.
Malgré des investissements colossaux, la firme de Redmond reste ainsi très en retrait au plan des revenus tirés de la publicité en ligne, qui ont représenté, en 2007, un quart de ceux de Google. L'éditeur de logiciels avait tenté, en février, de reprendre la main en avalant le groupe Internet Yahoo!, mettant sur la table 44,6 milliards de dollars. Mais Yahoo! s'est refusé à Microsoft, malgré un prix jugé attractif par les analystes, préférant continuer seul sa route.
Concurrence d'Apple prend de la vigueur
Et alors que cette relation doit permettre à Google de renforcer son hégémonie sur la publicité, le groupe Internet vient désormais chasser sur les terres historiques de Microsoft, en proposant des logiciels gratuits, similaires aux applications bureautiques vendues par le groupe de M. Gates. Les logiciels libres, notamment celui du groupe informatique IBM, Lotus Symphony, contestent également la position dominante de Microsoft, dont la dernière version de son système d'exploitation Windows, Vista, a fait l'objet de vives critiques.
Autre facteur défavorable à Windows, l'insolente vigueur des ordinateurs MacIntosh d'Apple, seul fabricant de micro-ordinateurs n'utilisant pas les logiciels de Microsoft, dont les ventes ont grimpé en flèche depuis un an et qui ont accru leur part du marché mondial à plus de 5%.
Contesté par Apple comme par Google sur son coeur de métier, Microsoft a également échoué pour l'instant dans sa tentative de percée sur le marché des baladeurs musicaux, dominé par l'iPod d'Apple. Son baladeur Zune, lancé en novembre 2006, ne représentait que 4% du marché américain au premier trimestre 2008, contre 71% pour l'iPod. Dans le domaine de l'électronique grand public, Microsoft peut toutefois se satisfaire du succès de sa console de jeux XboX.
lessentiel.lu avec AFP