Coronavirus au LuxembourgDes bénévoles préparés à tous les scénarios
ESCH/BELVAL - Des bénévoles affluent dans les quatre centres de soins avancés du Luxembourg. Entretien avec le coordinateur du centre de la Rockhal.

Alors que tout le monde nous demande de rester chez nous, que sont donc allés faire autant de bénévoles dans cette galère pour combattre l'épidémie du coronavirus?
Enthousiaste et fatigué, sans avoir imaginé, un jour, devenir «chef de centre de soins avancés de la Rockhal», Laurent Chapelle nous a reçu sur place en toute sécurité. Surtout pour nous partager la volonté de dizaines de bénévoles prêts à tout pour endiguer la propagation du coronavirus. General Manager chez RH Expert et grand fan de rugby, Laurent Chapelle voulait rester «en première ligne» face au Covid-19 et il affirme aujourd'hui être honoré de coordonner bénévolement des équipes sur qui on peut compter «avec le sourire, même quand c'est dur».
«Ici à Esch-Belval, un de nos bénévoles a perdu deux proches en Italie», affirme Laurent Chapelle, «et son oncle est actuellement hospitalisé dans un état grave, mais il est là pour nous aider. Quand on voit ça, on se doit d’avoir de l’énergie». Pour déjà préparer la suite, car il y aura bien entendu un avant et un après «coronavirus». «Quand je discute avec les patients, beaucoup ont pris conscience que la vie est précieuse», souligne le chef du centre de soins avancés de la Rockhal. «Cela n’arrive pas qu’aux autres et notre quotidien peut être chamboulé du jour au lendemain».
«On est prêt à tout avec une volonté de fou»
Alors que tout le monde nous demande de rester chez nous, que sont donc allés faire autant de bénévoles dans cette galère pour combattre l'épidémie du coronavirus? «Une petite voix me dit que l'on fait tout ça pour rien», reconnaît Laurent Chapelle. «Mais une deuxième voix me dit qu’il faut se battre pour que ça n’arrive pas. C’est la première chose à laquelle je pense quand je me réveille. On fait tout pour se préparer au pire en espérant qu’il n’arrive pas. On travaille dur pour tous les scénarios. Les bénévoles sont préparés à ça et on a fait tout ce qu’il fallait. Vu de l’intérieur, je suis impressionné par les moyens mis en place pour protéger la population. Je suis fier de représenter l’état et tous les bénévoles qui se battent au quotidien».
Avec la propagation du virus et le nombre de décès qui augmente rapidement, les semaines à venir seront compliquées partout en Europe, mais Laurent Chapelle espère que «le tsunami annoncé ne sera qu’une vague avec le moins de casse possible».«En tout cas, on est prêt à tout avec une volonté de fou». Il ne se dit pas inquiet pour l'avenir, mais il a peur. Pas pour lui, mais «peur de ne pas mettre en œuvre tous les moyens pour accompagner tous les gens». «Les gestes barrières, le fait de rester à la maison, d’écouter les consignes du gouvernement, c'est important!», rappelle Laurent Chapelle. «On a beaucoup d’espoir, il faut le respecter et le relayer». L’espoir de jours meilleurs, moteur principal de nombreux bénévoles aujourd'hui.
(Frédéric Lambert/L'essentiel)