Opération coup-de-poingDes buralistes français sur l'aire de Berchem
BERCHEM - Plus de 120 vendeurs de tabac français mènent une action coup-de-poing sur le sol luxembourgeois pour protester contre les pratiques jugées «déloyales» du Grand-Duché.

Deux jours après une action menée dans une station-service en Allemagne de la part de buralistes alsaciens, c'est au tour des vendeurs de tabac mosellans de passer à l'action. Vers 14h, quelque 120 buralistes se sont rendus dans la boutique de l'aire de Berchem pour manifester contre les pratiques jugées «déloyales» du Grand-Duché. Revendiquant une «harmonisation des prix» de part et d'autre de la frontière, les manifestants, tous masqués, ont bruyamment occupé l'espace. Munis de masques blancs et de sifflets, et agitant des drapeaux «Fiers d'être buralistes», les manifestants ont bloqué l'activité de la boutique de la station essence frontalière de Berchem pendant une grosse demi-heure, sans incident. Ils sont ensuite repartis vers la France à bord de trois bus affrétés pour l'occasion.
La police, contactée par L'essentiel, a indiqué ne pas être au courant de cette action. Lors de l'action en Allemagne, les manifestants avaient été priés de quitter les lieux de leur action après 40 minutes. Ce qu'ils avaient fait sans incident. «Il est question en France d'une nouvelle augmentation du prix des cigarettes en janvier, de 30 centimes. Et avec les paquets neutres qui doivent arriver en 2016, c'est la double peine», a encore déclaré M. Sauvage. L'an dernier 720 buralistes ont mis la clé sous la porte en France, et ils devraient être 1 000 cette année, sur un total de quelque 26 000 commerces, a-t-il rappelé.
Baisse des accises du tabac au Luxembourg, hausse en France
«À cause de la baisse de mon chiffre d'affaires j'ai dû licencier mon employée en début d'année», a déclaré Gilbert Boulhaut, buraliste à Epernay (Marne), présent à la manifestation de mardi. «Maintenant mes clients n'achètent plus qu'un paquet de temps en temps, pour dépanner, en attendant leur arrivage de cartouches du Luxembourg», a-t-il confié. «J'essaie de vendre mon commerce car je veux partir en retraite, mais j'ai du mal à trouver un repreneur. Il y a trop d'incertitudes sur l'avenir de notre métier», a-t-il ajouté.
Pour rappel, cette action intervient quelques semaines après la décision du gouvernement luxembourgeois de revoir les accises sur le tabac à la baisse. Une décision motivée par la volonté de «compenser l’augmentation de la TVA de 2%». La mesure devrait donc attirer encore plus les fumeurs de la Grande Région et les touristes en transit, puisque le prix du paquet de cigarettes le plus vendu devrait rester de 5 euros au Luxembourg, contre 7,20 euros en France.
(L'essentiel avec AFP)