Attaques au Luxembourg«Des criminels déterminés et qui ont tout planifié»
LUXEMBOURG - Deux jours après le braquage à main armée mené contre le siège de G4S, «L'essentiel Online» s'est interrogé sur les actes récents qui pourraient être liés au grand banditisme.
«Le Luxembourg reste à l'abri du crime organisé et du grand banditisme international». Telle a été la conclusion du ministre de l'Intérieur, Jean-Marie Halsdorf (CSV), au début du mois de mars, lors de la présentation des chiffres de la délinquance 2012. Une affirmation que les événements de ces dernières semaines viennent quelque peu contredire. Outre l'attaque à l'arme de guerre perpétrée contre G4S mercredi matin, des malfrats bien renseignés ont également pris pour cible une bijouterie de luxe située dans la Grand-Rue, à Luxembourg-Ville, en fin de semaine dernière.
Une affaire toutefois sans commune mesure avec l'enlèvement d'un bijoutier en plein cœur de la capitale en décembre dernier. Enlèvement qui s'était terminé par la remise en liberté du négociant en montres à Paris, après plusieurs heures de séquestration dans un coffre de voiture. Au final, les braqueurs s'étaient échappés avec un butin en montres de luxe estimé à quelque 1,2 million d'euros. Points communs entre toutes ces affaires: le soin apporté à la préparation et la détermination de leurs auteurs à la réalisation de leur attaque.
Le Luxembourg, nouvelle cible des braqueurs?
«A priori, dans tous les cas évoqués, nous avons à faire à des criminels qui bénéficiaient d'informations préalables sur les différents cas de figure, qu'elles soient données par une ou des sources internes ou par d'autres moyens, indique Dan Biancalana, président de l'Association luxembourgeoise de criminologie. Il est cependant quasi impossible de donner un profil général des auteurs tant les modes opératoires ont été différents. Seule certitude: ce sont tous des criminels déterminés qui ont mûrement réfléchi à leur action et qui ont tout planifié avec le plus grand soin». Preuve en est l'absence d'arrestation, à l'heure actuelle, des différents auteurs.
Une accélération des faits au Grand-Duché ces derniers mois, en lien vraisemblable avec des bandes organisées, qui soulèvent la question de l'attrait qu'exerce le pays pour ce type de délinquants. En temps de crise, les richesses du Luxembourg sont-elles plus tentantes? «À part l'attaque à la kalachnikov de cette semaine, le dernier cas similaire remonte à 2001 et l'assaut survenu au Findel. Une bande était venue pour dérober des diamants, rappelle Vic Reuter, porte-parole de la police. Sur les cinq dernières années, les actes liés à la grande délinquance étaient en chute libre, mais les choses semblent à nouveau évoluer. Le Luxembourg n'est pas visé en particulier, ce genre d'attaque arrive fréquemment chez nos voisins».
(Jean-Michel Hennebert/L'essentiel Online)
Où en sont les enquêtes?
Pour le braquage à la kalachnikov de G4S, la police a divulgué, jeudi soir, les images de deux jerricans qui auraient pu être utilisés par les malfrats. L'une des hypothèses sur les motivations des braqueurs serait la recherche d'argent liquide présent au sein de la société de sécurité.
En ce qui concerne l'enquête du braquage de la bijouterie du centre-ville, tout comme celle de l'enlèvement d'un négociant en montres de luxe, la justice et les services de police, contactés par L'essentiel Online, n'ont pas souhaité communiquer sur l'avancée des investigations.