France/Grand EstDes éleveurs créent une marque de yaourts
GRAND EST - 50 éleveurs d'Alsace et de Lorraine, fragilisés par la crise du lait, ont lancé la marque de yaourts «A Güeter!» pour valoriser leur production.

Aujourd'hui, les yaourts A Güeter! («Bon appétit» en Alsacien) garnissent les rayons d'environ 80 magasins en Alsace et en Lorraine.
«Les (éleveurs) n'avaient plus le moral depuis trois ans avec le prix (du lait) et les fermes qui arrêtent», raconte Michel Rohrbach, éleveur à Wittelsheim (Haut-Rhin) et président de la section lait à la FDSEA 68, à l'origine du projet A Güeter!, en gestation depuis mars 2016. En octobre, pour la semaine du goût, 50 000 pots déclinés en trois parfums - nature sucré, framboise et pommes-cannelle - ont été commercialisés dans 200 magasins de la grande distribution.
Aujourd'hui, les yaourts A Güeter! («Bon appétit» en Alsacien) garnissent les rayons d'environ 80 magasins en Alsace et Lorraine et ne cessent d'étendre leur territoire. Des enseignes situées à Lyon ou Reims, et même en Allemagne, sont intéressées, selon le groupe d'éleveurs. Du pis de la vache au pot de yaourt, les 50 éleveurs alsaciens et lorrains ont participé à l'élaboration de la recette, au choix du packaging et du contenant.
Nouveaux métiers
«De la crème, du lait et de la confiture dans un pot en verre», détaille avec fierté Robert Dieudonné, à la tête avec deux associés d'un troupeau de 190 vaches laitières à Noers (Meurthe-et-Moselle). «Le marketing, le développement de produit, la négociation... Ce sont des nouveaux métiers. Certains d'entre nous ont suivi des formations», explique Matthieu Rederstorff, trentenaire et associé de son père Christian.
Dans les négociations avec la grande distribution, le groupe d'éleveurs a désormais son mot à dire. Ils ont «fortement conseillé» aux enseignes de vendre les deux pots 1,49 euro les nature sucré et 1,59 euro ceux aux fruits. Le litre de lait destiné à la fabrication de yaourts est acheté aux éleveurs 0,50 euro le litre, alors que les laiteries les rémunèrent aux alentours de 0,30 euro le litre. Certes, la part de lait dédiée à A Güeter! ne représente qu'une infime partie de la production totale des fermes, mais «c'est une lueur d'espoir», assure M. Rederstorff.
(L'essentiel/AFP)